Le seul et unique député de l’histoire du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) a été inhumé ce samedi 24 avril, dans son v illage, chef-lieu du département du Koung-Khi.
Une veuve, des enfants et petits-enfants qui pleurent à chaudes larmes, au moment d’inhumer la dépouille de leur époux, père et grand-père. Tous, et d’autres proches, ne réalisent pas que c’est vraiment le moment de dire « Adieu ! » au disparu. C’est pourtant la triste réalité, car le cercueil de l’ancien député est finalement acheminé dans le tombeau aménagé devant son domicile. Il n’emporte rien dans sa dernière demeure, si ce n’est plusieurs gerbes de fleurs, symbole de l’amour que lui portent ses proches.
Quelques minutes plus tôt, à l’esplanade du stade de Bandjoun, les uns et les autres étaient rassemblés autour du corps de l’ancien élu de la nation, pour lui rendre un dernier hommage. Le Mrc y était massivement représenté, avec en tête son président, le Professeur Maurice Kamto. « Nous avons parcouru un chemin difficile, quand papa était malade. Nous nous sommes battus, nous nous sommes bougés pour pouvoir procurer la guérison à notre papa, votre papa, frère, oncle et ami politique », affirme Fotso Souop Joly, l’un des fils du défunt.
« Papa était de nature très téméraire, très résistant de caractère. Et rassurez-vous, c’était un homme brave, qui n’affichait pas la douleur. Il a beaucoup souffert sur son lit d’hôpital, mais il avait le sentiment qu’il va se relever et retourner à son domicile. Je suis très heureux d’avoir eu la chance de connaitre un homme aussi fort de caractère. Un homme qui nous a donné une très bonne éducation ; que ce soit sur le plan social et de la citoyenneté. Il nous l’a inculqué en famille, et votre présence ici cet après-midi en est la preuve », ajoute-t-il.
Admiré mais incompris
Pour Alexandre Fotso, le président du Conseil supérieur Bandjoun du Wouri, organisation à laquelle appartenait le disparu, le Cameroun perd un grand homme. « L’honorable Soub Lazare avait la particularité de donner de riches conseils pour faire grandir le milieu. Sa présence parmi nous était très sollicitée. Mais son irrégularité due à ses multiples casquettes, se faisait ressentir. Il n’était pas indispensable, mais très important parmi nous.
Quel jour néfaste (jours de sa mort, ndlr), quelle consternation, quelle perte pour le Cameroun, l’Assemblée nationale, Bandjoun, le Conseil supérieur Bandjoun et la famille ! » C’était un homme parfois incompris, pense son camarade au Mrc, Me Fidèle Djoumbissie. « Il était un homme politique parfois admiré, incompris et combattu, parce qu’il ne savait pas mettre les gants pour dire certaines vérités. Cela blessait certains camarades, qui devenaient parfois ses ennemis. Mais il trouvait toujours les moyens pour concilier, faire des alliances qui puissent permettre de gagner. » Menacé par la maladie, le député de la neuvième législature (2013-2018, prolongée jusqu’en 2020) s’était retiré de la scène publique depuis plusieurs mois. Il est finalement décédé le 31 mars dernier, à l’hôpital Général de Douala, à quelques jours de son 70e anniversaire (né le 6 avril 1951).