Crise Dans La Crise (Falloir)

Publié le 26 avril 2021 par Hunterjones

C'était un beau week-end ensoleillé. Le genre de week-end qui rend l'amoureuse heureuse. Rien pour m'exciter, en revanche.  

On torche un peu la piscine, on se fait du barbecue, on monte des meubles, on fait du lavage, on écoute un film d'horreur en famille, on regarde le Canadien rester inconsistant, on va à la pharmacie valider sa vieillesse. 

En faisant le lavage, on sourit. En voyant qu'en achetant ce savon liquide, on peut laver plus de 88 fois!


Bullshit.

Comment ses gens savent-ils la quantité de savon que je mets chaque fois dans mon lavage? C'est n'importe quoi. Mais on avale des phrases comme ça, à l'aveugle, un peu partout "Le meilleur burger en ville! le #1 en province"...selon qui? Matante? On est habitué de se faire enfumer. 

C'est partout. Partout partout partout. Le temps d'ensemencer le gazon, on lit sur la pochette "pousse en 5 jours!"


Bullshit.

Si il fait beau, si vous arrosez,  si vous cacher la semence dans la terre, si les oiseaux ne viennent pas manger vos semences, si, si, si plein plein plein de choses qu'il faudra faire ou qui doivent se produire pour que ça pousse pour vrai, rendant la phrase tellement, mais tellement inutile et caduque. Semer, c'est ensuite arroser pendant deux semaines pour humidifier. C'est de l'hostie la gestion. Moi, ça me plonge dans le marasme. 


J'ai pas moins de 6 films qui attendent d'être vus, deux livres d'entamés, et tant d'autre choses auquel je me passionnerais! Y avait les Oscars hier, la remise des prix du cinéma des États-Unis. Les 4 derniers mots de ce la dernière phrase que j'ai dites sont importants: cinéma des États-Unis. Certains ne jugent que par ce que par la soirée de remise de prix pensant qu'elle souligne l'excellence de tout le cinéma, mais n'oublions jamais qu'ils n'honorent le cinéma des États-Unis. L'an dernier, se trouvant à être l'exception (il y a en eu quelques autres) quand le film Sud-Coréen Parasite avait raflé les grands honneurs. Il y avait quelque chose de l'affront de faire gagner ce film. Après 4 ans de Trumpisme, et presqu'autant de mois à condamner l'Asie et à raciser le coronavirus, de récompenser le (brillant, et qui méritait son prix) Parasite. Faire gagner l'histoire d'humains à la peau noire se découvrant amoureux et empreints de désirs dans une relation homosexuelle, l'histoire de gens tombant en amour avec un monstre, d'italien défendant la dignité humaine dans les É-U ségrégationiste, durant toute la durée du mandat Trump, relevait du même affront face au vrai parasite qu'aura été le président à la peau orange.

Fuyant plus ou moins la conjugaison du verbe "falloir" dans la bouche de madame, j'ai erré sur les réseaux prétendus sociaux et je reste toujours fasciné par l'astronomique nombre de gens qui considère le simple bon sens comme quelque chose de "dangereux". Ils sont la crise à même la crise. Je peux comprendre l'inconfort généralisé dans toute ce qui passe depuis plus d'un an, mais de qualifier un journaliste qui propose le passeport vaccin qu'on aura tous bientôt (c'est inévitable si on veut revoyager, un jour). de dangereux et de privateur de "droits". 


Il n'est franchement pas anormal, mais pas anormal du tout d'avoir une approche différente avec ceux qui mettent nos vies en danger en refusant de se faire vacciner. Ça va complètement de soi. Vous devenez le parasite si vous êtes un potentiel virus ambulant, vous-même. Un enfant de 5 ans le comprendrait. Mais il s'en trouve beaucoup trop pour penser que le vaccin est l'ennemi. Que de se prendre en photo en train de se faire vacciner est de la porno ou pire! que d'être ému de sa faire vacciner est se prostituer publiquement. 
Ce type d'attitude est un autre virus à combattre. Celle de la tête brûlée. Il est normal qu'on soit plus-que-fatigué de vivre cette lourde pandémie, mais on ne doit jamais perdre de vue l'essentiel: s'en sortir. Une conversation du net où je tentais de comprendre comment on pouvait être contre des mesures préventives pouvant sauver des vies et qualifier de "dangereux", on a glissé vers la vie des insectes, et j'ai cessé la conversation quand un illuminé m'a reproché de me considérer supérieur aux insectes. Je ne réalisais pas que je discutais avec une luciole se dirigeant directement sur l'ampoule. 
J'ai été rassuré de sentir plus de soutien que d'affront dans ce que je partageais comme vision, mais au final, ces gens annoncent d'emblée qu'ils sont le danger de demain. Convaincus de leurs "vérités". Demain c'est le premier mai,  la marche d'insectes intellectuels. Sortez le raid! 

Ils ne sont pas tous âgés et gâteux. Ce qui expliquerait en partie une pente décadente. Ils sont parfois dans la trentaine, dans la vingtaine, souvent dans la quarantaine, bref, je vois un portrait de ma province qui n'annonce rien de bon. Ils seront je-ne-sais combien le 1er mai prochain à marcher, fiers grotesques, en faveur de la mort d'autrui.

Peu importe ce qu'ils auront à scander et à écrire sur leurs pancartes il ne faudra jamais oublier qu'on veut TOUS s'en sortir. 

Bullshit. 


Ceux-là ne veulent pas s'en sortir. Ils veulent faire ce qu'ils veulent. Comme des enfants. 

Ils avalent des phrases comme ça, glanées n'importe où et ne les font pas passer par le processus du jugement.

 Ils sont favorables à la mort des autres.


Égoïstement. 

Égoïsme:moi de 365 jours.

Après avoir pensé à ça, j'ai aidé la belle toute la journée. Faut conjuguer le verbe falloir parfois.

Il n'y a pas de vrai bonheur dans l'égoïsme.