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COVID-19 : Des séquelles à long terme multiples, un risque de décès accru

Publié le 24 avril 2021 par Santelog @santelog
Parmi les survivants du COVID-19, des symptômes sévères persistants et un risque accru de décès (Visuel Sara Moser)Parmi les survivants du COVID-19, des symptômes sévères persistants et un risque accru de décès (Visuel Sara Moser)

Cette étude menée à l'Université de Washington à Saint-Louis révèle que même les formes bégnines de COVID-19 augmentent le risque de décès dans les 6 mois suivant le diagnostic et que ce risque augmente avec la sévérité de la maladie. L'étude, publiée dans la revue Nature, répertorie également pour la première fois, les problèmes de santé déclenchés par l’infection, et qui perdurent à long terme chez de nombreux patients, y compris non hospitalisés.

Cette étude majeure révèle et décrit ainsi un fardeau énorme en Santé publique, présent mais aussi à venir, confirmant de précédentes études de cas suggérant, au fil de la pandémie, que certains survivants continuaient à souffrir de différents symptômes bien longtemps après l'infection initiale. Cette nouvelle étude révèle la prévalence élevée de ces COVID longs, y compris chez des personnes n’ayant développé que des formes légères de la maladie. L’étude retient notamment :

Le COVID-19 a déjà entraîné une charge de morbidité très élevée et l'étendue de l'implication du système organique est considérablement plus importante qu’avec d'autres virus respiratoires (Visuel Sara Moser)
Le COVID-19 a déjà entraîné une charge de morbidité très élevée et l'étendue de l'implication du système organique est considérablement plus importante qu’avec d'autres virus respiratoires (Visuel Sara Moser)

Une augmentation du risque de décès dans les 6 mois qui suivent le diagnostic.

Les chercheurs ont également répertorié, à travers l'analyse de milliers de données, les nombreuses maladies associées au COVID-19, offrant une première vue d'ensemble des complications à long terme du COVID-19. Cette analyse très exhaustive révèle le fardeau énorme qui va peser sur la population mondiale dans les années à venir. Il s’agit du suivi des données de plus de 87.000 patients COVID-19 et de près de 5 millions de témoins. Cette large étude « démontre que jusqu'à 6 mois après le diagnostic, le risque de décès après même un cas bénin de COVID-19, n'est pas anodin et augmente avec la sévérité de la maladie», résume l’auteur principal, le Dr Ziyad Al-Aly, MD, professeur de médecine.

Une photographie précise de l'ampleur des différentes « séquelles » décrites de manière plus sporadique : de nombreuses études de cas, plus petites, ont déjà alerté sur les « suites » parfois durables de l’infection COVID-19, une condition aujourd’hui dénommée « COVID long ». Des effets secondaires très variés ont ainsi été documentés chez les survivants de COVID-19, allant des troubles respiratoires, à l’arythmie cardiaque, la perte de cheveux ou encore les problèmes de santé mentale.

Une mortalité plus élevée, après : Cette nouvelle étude a adopté une vision large et utilisé les vastes bases de données de la Veterans Health Administration (VHA) pour cataloguer toutes les maladies ou symptômes attribuables au COVID-19. L’équipe montre ainsi qu’après avoir survécu à l'infection initiale (au-delà des 30 premiers jours de maladie),

  • les « survivants » du COVID-19 encourent un risque de décès accru de près de 60% dans les 6 mois qui suivent vs population générale ;
  • après 6 mois, « l’excès » de décès parmi les survivants du COVID-19 reste estimé à 8/1.000 ;
  • chez les patients hospitalisés pour COVID-19 ayant survécu au-delà des 30 premiers jours de maladie, l’excès de décès est estimé à 29 pour 1.000 au cours des 6 mois qui suivent.

« Des décès dus à des complications à long terme de l'infection et qui ne sont pas nécessairement enregistrés comme des décès liés au COVID-19. Les décès enregistrés comme liés à la pandémie ne représentent que la pointe de l’iceberg ».

Un spectre très large de symptômes et de maladies de longue durée : l’analyse des données des 73.435 patients avec COVID-19 confirmé, mais non hospitalisés ainsi qu’une sous-analyse de 13.654 patients COVID-19 hospitalisés vs 13.997 patients hospitalisés pour la grippe saisonnière, permet de constater que :

  • bien qu'il s'agisse initialement d'un « virus respiratoire », le COVID-19 long peut affecter presque tous les systèmes organiques du corps : ainsi, les évaluations de patients COVID ont donné lieu à
  • 379 diagnostics de maladies possiblement liées au COVID-19 ;
  • 380 classes de médicaments prescrits ;
  • 62 tests de laboratoire.
  • Les principaux problèmes de santé qui persistent chez les patients COVID-19 pendant au moins 6 mois affectent presque tous les organes et systèmes de régulation du corps, notamment :
  • le système respiratoire avec des symptômes de toux persistante, essoufflement et faible taux d'oxygène dans le sang,
  • le système nerveux avec la survenue d’AVC, de maux de tête, troubles de la mémoire, anosmie et dysgueusie,
  • la santé mentale avec l’anxiété, la dépression, des problèmes de sommeil et la consommation de substances,
  • le métabolisme, avec un développement ou une aggravation du diabète, de l'obésité et de l'hypercholestérolémie,
  • le système cardiovasculaire avec la maladie coronarienne aiguë, l’insuffisance cardiaque, des palpitations cardiaques,
  • le système gastro-intestinal avec des symptômes de constipation, la diarrhée et le reflux acide (RGO),
  • le rein avec le développement de lésions rénales aiguës et de la maladie rénale chronique pouvant nécessiter la dialyse,
  • une dérégulation de la coagulation avec formation de caillots sanguins dans les jambes et les poumons,
  • des affections cutanées avec éruptions, perte de cheveux,
  • le système musculosquelettique avec des douleurs articulaires et une faiblesse musculaire,
  • enfin l’état de santé général avec des malaises, la fatigue et l’anémie.

De nombreuses séquelles pour de nombreux patients : si aucun des patients de l’étude n’a souffert simultanément de tous ces problèmes, beaucoup en ont développé plusieurs, avec un impact significatif sur la santé et la qualité de vie. Enfin, en comparaison du groupe de patients qui avaient eu la grippe, les patients COVID font beaucoup moins bien : en particulier, ces survivants du COVID-19 ont un risque de décès augmenté de 50% par rapport aux participants ayant eu la grippe, avec un « excès » estimé à environ 29 /1.000 patients à 6 mois. Le même résultat est trouvé pour le risque de problèmes médicaux à long terme.

Une charge de morbidité et de mortalité présente et à venir : le COVID-19 a déjà entraîné une charge de morbidité très élevée et l'étendue de l'implication du système organique est considérablement plus importante qu’avec d'autres virus respiratoires. De plus, les risques durables pour la santé durant les 6 mois qui suivent l’infection augmentent avec la gravité de la maladie, les patients hospitalisés nécessitant des soins intensifs étant les plus à risque de complications longues du COVID-19 et de décès.

Le COVID long est ici décrit comme

« la prochaine grande crise sanitaire ».

Le fardeau du COVID long est substantiel et les effets persistants de cette maladie se répercuteront pendant de nombreuses années, voire des décennies.

Les médecins devront donc être vigilants dans l'évaluation des patients ayant eu le COVID-19.

Source: Nature April 22, 2021. DOI: 10.1038/s41586-021-03553-9 High dimensional characterization of post-acute sequalae of COVID-19

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Équipe de rédaction SantélogAvr 24, 2021Rédaction Santé log




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