Je remercie vivement les éditions Les Escales pour l’envoi de ce livre So British.
En bonne fan que je suis de « The Crown », et plus généralement du Royaume-Uni, j’avais vraiment hâte de découvrir « Dame d’honneur », les mémoires de Lady Anne Glenconner, une intime des membres de la famille royale qui fût, entre autres, la dame d’honneur de la princesse Margaret jusqu’à sa mort en 2002.
Le livre : « Dame d’honneur »
Crédit photo : L&T
L’autrice : Lady Anne Glenconner est née en 1932. Elle est devenue dame d’honneur de la Princesse Margaret en 1971 jusqu’à la mort de cette dernière en 2010. Elle habite à présent dans le Norfolk. Ses mémoires « Dame d’honneur » ont rencontré un immense succès !
Le résumé : « Bien qu’elle soit l’aînée du richissime cinquième comte de Leicester, Lady Anne Glenconner est une femme et donc une « terrible déception ». Elle n’héritera ni du domaine ancestral ni de la fortune familiale. Ainsi débute la vie riche en contrastes de cette aristocrate, intime de la famille royale, qui oscille entre tragédie et comédie. Lady Anne raconte les missions diplomatiques aux quatre coins du monde, aux côtés de la princesse Margaret. Elle décrit les fêtes somptueuses et décadentes sur l’île Moustique, propriété de son époux, refuge de la princesse fuyant les paparazzis et paradis pour célébrités comme David Bowie ou Mick Jagger ; mais aussi l’annulation de ses premières fiançailles due à son « mauvais sang » et son mariage tumultueux avec le fantasque Lord Glenconner… Avec humour, finesse et sincérité, Lady Anne partage ses souvenirs dans ce récit intime et pétillant qui se lit comme un roman délicieusement british ».
Mon avis : Sans grande surprise, j’ai adoré ce livre qui est, par ailleurs, un véritable best-seller outre-Manche et on comprend sans peine pourquoi. L’ouvrage commence fort avec, dès la première page, la rencontre entre Anne Glenconner et l’actrice Helena Bonham Carter, qui interprète la princesse Margaret dans la série « The Crown » (elle incarne également, dans un tout autre registre, Bellatrix Lestrange dans « Harry Potter »). On réalise alors que les scénaristes de la série ne se placent pas tant que ça dans le registre de la fiction, contrairement à ce que prétend le Ministère de la Culture Britannique. Il ne m’en fallait pas beaucoup plus pour être captivée par « Dame d’honneur »…
On part avec Anne Glenconner sur les traces de son passé. De son enfance assez traditionnelle sur le domaine de Holkham où elle côtoyait déjà les princesses Margaret et Elisabeth lors de jeux d’enfants, à son adolescence marquée par la seconde guerre mondiale, éloignée de ses parents et recueillie, avec sa jeune soeur, par des cousins en Ecosse. On l’accompagne, par la suite, dans les chambres mal chauffées des pensionnats britanniques où ses camarades et elle souffrent d’engelures.
A l’entrée de la vie adulte, c’est une toute autre vie qui est pourtant destinée à Anne la débutante. La saison des bals est, elle aussi, marquée par quelque péripéties et chagrins d’amour.
De VRP pour des céramiques sillonnant les routes de l’Amérique à Dame d’honneur de la reine Elisabeth II pour son couronnement à Westminster, c’est le genre de grand écart que pratique régulièrement Anne Glenconner, et c’est ce qui rend ses mémoires si passionnants.
On peut, en effet, dire que celle-ci a vécut mille vies en une. Son mariage avec un homme excentrique et torturé lui réservera, par exemple, de nombreuses surprises, pour certaines très désagréables, pour d’autres bien plus plaisantes. C’est notamment le cas de l’acquisition par feu son époux, Colin Tennant, de Moustique, île sauvage qu’il va transformer en paradis de luxe et lieu de fêtes gargantuesques pour tous les grands de ce monde.
La vie de famille sera tout sauf facile pour cette aristocrate qui ne sera, tristement, pas épargnée par les injustices de la vie.
Le tout est, naturellement, parsemé de nombreuses anecdotes sur la famille royale, leurs proches et autres personnalités.
Cette foultitude de petites histoires au sein de celle de Lady Anne permet de réaliser que cet univers sous cloche est véritablement à part. Il vit avec ses propres codes, règles et rites de passage. Malgré le luxe et les paillettes, cette vie est loin de faire toujours rêver : sacro-saint protocole sorti d’un autre temps, droit d’ainesse accordant titres et richesses au premier né mâle à l’exclusion des femmes, sentiments méprisés et réprimés, mariages malheureux. Dans cette société, le moindre faux pas est susceptible de causer un scandale d’Etat. C’est ce cocktail saupoudré du fameux flegme britannique qui fait, à la fois, notre fascination et notre mépris pour la monarchie et la vieille aristocratie.
Je ne me suis, en tout cas, pas ennuyée une seconde avec cette lecture. Des rebondissements, bien réels, nous sont, en effet, offerts jusqu’aux toutes dernières pages. Netflix a, pour sûr, de quoi faire si toutes les vies des Lords et Ladies sont aussi remplies que celle d’Anne Glenconner…
S’agissant du livre en lui-même, les chapitres sont relativement courts et correspondent chacun à une période de la vie de Lady Anne. Quelques planches de photos intégrées au livre nous aident également à mieux visualiser les lieux et personnes concernés. Pour finir, la plume de l’autrice émaille son histoire de touches d’humour mais également de moments émouvants, tout en pudeur et en retenue (on retrouve là cette éducation aristocratique qui veut taire toute émotion trop vive).
En bref : Une belle découverte qui m’a donné envie de revisionner les quatre saisons actuellement disponibles de « The Crown » (ce que je vais probablement faire). Si vous appréciez cet univers et êtes désireux d’en savoir plus, alors ces mémoires devraient assurément vous plaire. A l’inverse, passez votre chemin si vous n’avez pas suivi les derniers scandales qui agitent Buckingham Palace.
Alors, ces mémoires vous tentent ? Avez-vous suivi et aimé la série événement « The Crown » ?