Je découvre enfin ce "classique" de Russel Banks. Evidemment sur ma PAL depuis des siècles, il n'a jamais été urgent pour moi de le lire. Et là, le déclic, si je l'empruntais ?
J'ai ainsi pu suivre Hannah Musgrave, une femme de 58 ans, qui revient sur sa vie. Quand on la rencontre, elle gère une ferme avec d'autres femmes, aux Etats-Unis. Née dans une famille bourgeoise dont elle est un peu le cobaye - son père est un pédiatre renommé - elle s'engage à l'adolescence dans des actions contre le racisme. Etudiante en médecine, elle s'engage dans les weathermen, un collectif anti impérialiste, antiraciste, communiste et entre dans la clandestinité. C'est presque par hasard qu'elle se retrouve en Afrique, fuyant des représailles. Là, elle s'installe au Libéria où elle fonde une famille. Petit à petit, c'est sur cette partie de sa vie qu'elle revient, à l'occasion d'un retour au pays. On suit son travail auprès des chimpanzés, ses relations avec son mari, ses enfants... C'est assez curieux car elle semble comme anesthésiée, ses sentiments éteints, enfouis. A mesure que son histoire se déroule, on commence à comprendre pourquoi !
Un roman politique, qui nous entraine dans les contradictions et les compromis des idéalistes déçus. Qui nous fait découvrir le Libéria et l'étrange relation de ce pays avec les USA. Qui nous invite dans les identités multiples d'une femme engagée. Qui nous laisse pensif devant cette densité de la vie.