Les choses changent aux Etats-Unis. Qui aurait dit il y a quatre ans que les Européens, en particulier les Français et les Allemands, seraient montrés en exemple.
En 2004, le candidat démocrate à la présidentielle John Kerry était très discret pendant la campagne sur ses liens personnels avec la France (l’ex-ministre français Brice Lalonde est son cousin) et cherchait même à les cacher. Les blessures dues aux divergences entre les Etats-Unis et la France sur la guerre en Irak en 2003 n’étaient pas alors encore cicatrisées.
En 2008, le candidat démocrate à la présidentielle Barack Obama n’a pas les pudeurs de Kerry à l’égard de l’Europe. Lors d’une réunion électorale mardi en Géorgie, il a salué les performances linguistiques des Européens ! « C’est embarrassant quand des Européens viennent ici, ils parlent tous anglais, ils parlent français, ils parlent allemand. Et quand nous allons en Europe, tout ce qu’on sait dire, c’est ‘merci beaucoup ‘ (en français dans le texte) », a-t-il déclaré. « Nous devrions mettre l’accent sur l’apprentissage des langues étrangères dans nos écoles », a-t-il ajouté. Obama reconnaît qu’il ne parle pas de langues étrangères. « C’est gênant !», a-t-il estimé. Selon son équipe de campagne, il connaît toutefois un petit peu d’Indonésien. Et pourtant il a étudié à Harvard, l’une des plus prestigieuses universités américaines.
Ses propos ont été immédiatement critiqués par des groupes conservateurs qui l’ont accusé de vouloir faire des Etats-Unis un pays bilingue, parlant l’anglais et l’espagnol.
Alors rêvons un peu. Un jour peut-être, le monde sera en paix et tous les Américains sauront dire : « Muchas gracias ».