L'aura messianique que cultive la campagne Obama fait penser à l'expression "Du pain et des jeux", en référence à la pratique de la Rome antique d'offrir gratuitement aux pauvres du blé et des jeux du cirque pour remporter le pouvoir. Obama n'a pas apporté de pain à la populace européenne, mais il leur a donné l'équivalent moderne des jeux: une tournée de rock-star. Son voyage moyen-oriental et européen était surtout là pour produire de bien belles images et entretenir le mythe d'une victoire inévitable. Une autre vedette internationale au hit-parade de la glamour-attitude, la Première Dame de France, Carla Bruni, s'est faite discrète lors de sa brève visite en France. Pour sans doute ne pas lui voler la vedette. Obama a expliqué à l'éditorialiste du New York Times, Maureen Dowd, qui l'accompagnait dans sa tournée triomphale, qu'il n'avait pas rencontré Mme Bruni. "Elle n'était pas là. Ce qui a déçu tout mon entourage. C'était la seule chose qui les intéressait vraiment", a-t-il dit.
Certains trouveront que la tournée d'Obama à l'étranger était un peu présomptueuse, comme si la victoire était acquise. La prochaine fois, en cas de succès à la présidentielle en novembre et pour continuer à amuser les foules, il ne lui restera plus qu'à traîner le vaincu, John McCain, enchaîné dans une cage.