Gérard Macé publie Ici on consulte le destin aux éditions Le Bruit du temps.
Une porte à tambour
pour entrer dans les rêves
L’esprit toujours léger
mais l’inquiétude au cœur
(p. 9)
La lune en plein jour
qui se souvient de la nuit
Dans les miroirs,
le temps qui passe et l’eau qui gèle
(p. 13)
Des ombres qui appellent
et d’autres qui répondent
Une table et deux chaises
où ne sont plus mes parents
(p. 19)
Les paroles remontent comme des bulles :
du fond de quel lac
où flotte le cœur entre deux eaux ?
Le cœur et les viscères,
les poulpes et les polypes,
dans un marigot où prolifèrent
des espèces rescapées de l’ère prénatale
(p. 52)
C’est au roi de la nuit
que je parle du monde en cherchant le sommeil.
Je lui raconte nos fleuves empoisonnés,
la noirceur de nos usines et la splendeur des nuages
qui se font et se défont en jouant dans les airs,
comme les baleines dans les vagues et les éléphants de mer.
C’est au roi de la nuit,
que je raconte le monde, à ce roi en exil
quand le jour se lève, et qui craint davantage
les nuits de pleine lune que les démons de midi.
(71).
Gérard Macé, Ici on consulte le destin, Le Bruit du temps, 2021, 96 p., 16€