La non-néobanque Shine propose le crédit

Publié le 23 avril 2021 par Patriceb @cestpasmonidee
L'absence de toute possibilité d'y souscrire un prêt, notamment le prêt garanti par l'état de la crise sanitaire, fut une mauvaise surprise pour quelques professionnels adeptes des néo-banques, ce qui a valu de sévères reproches à l'adresse de ces dernières. Shine remédie [PDF] aujourd'hui à cette lacune grâce à un partenariat avec Franfinance.
C'est une aubaine pour la jeune pousse que de faire partie, depuis l'été dernier, du groupe Société Générale et de pouvoir de la sorte accéder à une offre produite par une autre filiale… qui profite, elle, de l'occasion pour poursuivre sa diversification hors du crédit à la consommation. La rencontre de ces deux profils assez inattendus sur ce terrain, chacun apportant sa perspective et son expérience, leur permet de se démarquer des habitudes du secteur et de mieux coller aux attentes de la population visée.
Sans surprise, l'accent est essentiellement mis sur le parcours de souscription, qui devient extrêmement simple, fluide et rapide. Toutes les opérations se déroulent en ligne, à commencer par la vérification de l'éligibilité fournie par anticipation, indépendamment de toute demande, à partir des informations disponibles depuis le compte bancaire de l'entreprise. Par la suite, aucun justificatif n'est exigé, puisque la qualification du dossier est réalisée exclusivement par une analyse de l'historique des transactions enregistrées (approche que Franfinance a mise en place précédemment, dans un autre contexte).
Il existe deux formules, entre financement de trésorerie (jusqu'à 50 000 euros sur 1 an) et d'investissement (70 000 euros maximum sur 5 ans), ouvertes à toutes les structures, micro-entreprises comprises. En termes de réactivité, Shine promet un versement des fonds, en cas d'accord, sous 72 heures. Enfin, cerise sur le gâteau, les emprunteurs justifiant d'une démarche de responsabilité sociale et environnementale (évaluée sur quelques critères objectifs prédéterminés) bénéficient d'un taux préférentiel.

Avec cet ajout à son catalogue, la startup comble un besoin important pour nombre de ses clients. Elle se rapproche ainsi du périmètre qui rend plausible son adoption comme établissement primaire pour une majorité de travailleurs indépendants et d'entreprises, d'autant plus qu'elle maintient au travers de cette extension l'excellence de son modèle en ligne sans friction, et exploite l'immense avantage concurrentiel qu'elle peut espérer en tirer face à une concurrence d'acteurs historiques largement dépassés sur ce plan.
Incidemment, le lancement de cette solution m'encourage à revenir sur une actualité récente, à savoir le rappel à l'ordre de l'ACPR concernant l'usage du terme « néo-banque », qu'elle prétend réserver aux établissements de crédit, enregistrés en tant que tels. Or quand le client de Shine peut y trouver tous les produits d'une banque, n'est-ce pas engendrer de la confusion que de lui interdire cette appellation ? Ne serait-il pas temps de réviser cet autre héritage du passé, qui devrait prochainement exploser avec l'avénement du concept de plate-forme, capable d'agréger toutes sortes de services ?