Ce premier roman d’Anjali Sachdeva publié chez Albin Michel dans sa collection « Terres d’Amérique » est un recueil de neuf nouvelles toutes différentes les unes des autres, variant les genres et passant d’une époque à l’autre.
« Le monde la nuit » invite à suivre la solitude de Sadie, une jeune femme albinos hypersensible à la lumière qui, en attendant le retour de son mari, découvre une mystérieuse grotte dont les tunnels s’étirent sur des kilomètres.
« Poumons de verre » raconte l’histoire d’Henrick van Jorgen, un danois émigré à New-York, handicapé par des poumons fragiles suite à un accident dans une aciérie, mais qui décide tout de même de suivre sa fille jusque dans un désert d’Egypte à la recherche d’un tombeau rempli de trésors.
« Logging Lake » invite à suivre Robert, qui après avoir rompu avec Linda, part en randonnée en montagne avec sa nouvelle flamme Terri.
« Tueur de rois » livre les derniers instants d’un écrivain aveugle accusé de régicide, qui dialogue avec sa muse.
« Tous les noms qu’ils donnaient à Dieu », qui donne son titre éponyme au recueil, livre la vengeance ensorcelée et poignante de deux jeunes nigérianes enlevées par un mouvement islamiste, maltraitées, violées et mariées contre leur volonté.
« Robert Greenman et la Sirène » raconte l’emprise d’une sirène sur un marin, le tout sous l’œil attentif d’un immense requin blanc.
« Tout ce que vous désirez » propose une histoire d’amour entre une fille prisonnière de sa situation familiale et d’un employé de son père, condamné à travailler dans la mine du patriarche pour rembourser ses dettes de jeu.
Dans « Manus » les extra-terrestres sont au pouvoir et obligent les humains à remplacer leurs mains par des prothèses en acier.
« Les Pléiades » invite à suivre la destinée tragique de sept jumelles créées artificiellement par des experts en génétique, mais rappelées à l’ordre par Dieu…
N’étant pas forcément fan de nouvelles, ni de certains genres tels que la science-fiction ou le fantastique, je ne faisais à priori donc pas partie du public ciblé par ce roman. Si les récits plus réalistes et lorgnant plus vers le polar, tels que « Logging Lake » ou « Tout ce que vous désirez », sont parvenus à me séduire, c’était également le cas des autres histoires, même si elles étaient parsemées de vaudou, d’extra-terrestres ou de sirènes.
Il faut dire qu’Anjali Sashdeva, malgré son jeune âge et ce premier roman, s’avère d’ores et déjà une conteuse hors pair. Même si je n’étais pas toujours fan des chutes un peu trop ouvertes de ses nouvelles, j’étais chaque fois envouté par les mondes et les voyages qu’elle proposait. Mêlant poésie, mystères, inventivité et personnages aussi étonnants qu’attachants, elle livre des superbes récits qui flirtent avec le conte.
Une auteure à suivre, dont je suis d’ailleurs impatient de découvrir le véritable premier roman.
Tous les noms qu’ils donnaient à Dieu, Anjali Sachdeva, Albin Michel, 288 p., 21,90€
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