Le ministre délégué auprès du ministre d’Etat, ministre de la Justice, Garde des sceaux devait conduire une délégation de ce département ministériel à une rencontre avec les opérateurs économiques, vendredi 16 avril 2020 à Douala. Le président du Gicam a éconduit cette délégation au motif que c’est Laurent Esso, himself, qui y était attendu.
Le rendez-vous inédit entre le Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam) et le ministre d’Etat, ministre de la Justice, Garde des sceaux, n’a pas eu lieu, vendredi 16 avril 2021, comme initialement annoncé, à l’immeuble siège de ce regroupement patronal. Et pour cause, dans une correspondance du président du Gicam au ministre d’Etat, ministre de la Justice datant du 15 avril 2021, abondamment relayée sur les réseaux sociaux numériques, Célestin Tawamba fait savoir à son illustre hôte attendu, que le patronat dont il est le porte-parole, est dans «le regret de ne pas pouvoir accueillir la délégation qui est annoncée» dans la correspondance du ministre d’Etat. Dans le même temps, le Gicam soutient que «nous sommes disposés à vous accueillir à une prochaine date à votre convenance. Sachant compter sur votre compréhension habituelle».
Ainsi donc, la rencontre d’échanges avec les opérateurs économiques de vendredi dernier n’a pas eu lieu. Cette déprogrammation se justifie par le fait que suite à l’indisponibilité du ministre d’Etat, Laurent Esso qui avait donné des assurances de sa présence effective, via des échanges épistolaires avec ce patronat, a dû se débiner et mandater le ministre délégué, Jean De Dieu Momo, pour conduire une délégation à ladite rencontre à Douala. Pourquoi le ministre délégué est-il persona non grata au Gicam ? Selon des investigations du Messager, ce n’est pas la première fois que le Gicam organise des échanges avec des chefs de départements ministériels. A l’occasion, tous ces ministres, patrons de ces ministères ont effectué le déplacement de Douala.
Dans la foulée, on note les passages au Gicam des ministres Louis Paul Motazé des Finances, Lamine Ousmane Mey du Minepat, Nganou Ndjoumessi des Travaux publics, Bassilekin III , Luc Magloire Mbarga Atangana du Commerce, Grégoire Owona, du Travail et de la sécurité sociale, Issa Tchiroma de l’Emploi et de la formation professionnelle entre autres. D’où vient-il que, lorsqu’il s’agit du ministère de la Justice, que Laurent Esso, le Garde des sceaux décide d’envoyer une délégation ? Pour nombre d’observateurs du landernau sociopolitique, le ministre d’Etat Laurent Esso est réputé taiseux, par trop discret, si ce n’est muet comme une carpe.
Erreur d’appréciation
A l’annonce de sa venue à Douala, un vent de scepticisme a plané. D’aucuns s’attendaient à voir un miracle s’opérer au siège du Gicam avec un haut commis de l’Etat, magistrat qui a une parole rare, investir le lieu et échanger avec les capitaines d’industries et autres opérateurs économiques. Cette prédiction est donc fondée. Laurent Esso n’est pas à arriver au Gicam. Malgré les flonflons d’une rencontre qui s’annonçait historique, à coup sûr, houleuse, au regard des griefs des chefs d’entreprise singulièrement en rapport avec les lenteurs et les lourdeurs judiciaires.
En attendant la prochaine reprogrammation de ce rendez-vous, Pr Jean Claude ShandaTonme a fait une sortie médiatique en adressant un courrier au président du Gicam au sujet du report de cette fameuse rencontre avec les chefs d’entreprise. «C’est avec peine et gêne que je viens de prendre connaissance à travers les réseaux sociaux de votre correspondance adressée à M Laurent Esso, ministre de la Justice, Garde des sceaux, je veux croire, sous réserve de tout autre paramètre de considération échappant à mon entendement premier, qu’il s’agit d’une simple erreur d’appréciation ».
Poursuivant, le médiateur universel s’interroge. «Vous avez pris le risque d’exposer délibérément votre organisation, comme un corps en mesure de dicter à la puissance publique et par ailleurs d’ordonnancer le protocole de la représentation nationale. Le Gicam aurait-il compétence d’imposer au chef de l’Etat directement ou à son gouvernement indirectement, l’identité, la nature, le statut, le rang et la qualité des plénipotentiaires de la République du Cameroun désignés par lui en vertu de ses pouvoirs et prérogatives constitutionnels, lesquels s’expriment conséquemment en son nom ?» Comprenne donc qui pourra…