Alors qu’on apprend que – surprise totale ! – des troisièmes doses puis des doses annuelles régulières seront probablement nécessaires pour renforcer le cours de l’action Pfizer améliorer la couverture vaccinale contre le coronavirus – et ce, alors même que la deuxième n’est pas encore à portée de tous les petits bras potelés des Français demandeurs, on découvre aussi, avec la même surprise encore plus totale, que le nombre de faillites d’entreprises augmente subitement.
Car oui, apparemment et contre toute attente de l’administration et du gouvernement, il semble qu’il ne soit pas économiquement rentable d’obliger un maximum d’établissements à fermer après avoir lourdement investi dans des mesures sanitaires à coup de gel, de masque, de plexiglas encombrant et de stickers jaunes marquant la distance asociale : après plusieurs mois de fermetures administratives, de vexations fiscales et sociales inouïes, de démarches bureaucratiques démentes et de décisions gouvernementales totalement improvisées, le nombre d’entreprises qui jettent l’éponge croît soudainement.
Pas trop au courant que notre président avait pourtant décidé de « faire tapis » et ce quoi qu’il en coûte, la réalité n’en a donc fait qu’à sa tête et impose, à un moment ou un autre, que les uns payent les autres et que, lorsque l’argent vient à manquer, la danse s’arrête… Ce qui se traduit donc par ces faillites : les deux dernières semaines de Mars ont vu s’accumuler les défaillances avec un bond de 155% par rapport à la même période de 2020 (dont on rappellera qu’elle ne pouvait être que fort calme, les tribunaux ayant été fermés).
Ici, on pourrait croire à un simple effet d’optique statistique : le mois de mars 2020 ayant été très calme sur le plan des faillites, il fallait s’attendre à ce que le « retour à la normale » de 2021 soit très marqué par contraste. Malheureusement, l’analyse rapide des jugements douche quelque peu cet optimisme modéré : le mois dernier, 79% des jugements se sont soldés par une liquidation directe de l’entreprise concernée ce qui, pour les habitués des tribunaux, est « un niveau jamais atteint depuis 20 ans ».
Que voulez-vous : le « quoi qu’il en coûte » présidentiel n’étant en réalité qu’une figure rhétorique creuse et directement dépendante de l’arrosage plus ou moins efficace d’argent gratuit des autres sur les entreprises demandeuses, lorsque l’argent vient à manquer, les entreprises ferment. Avec l’assèchement des aides exceptionnelles et des bidouillages budgétaires qui les accompagnaient jusqu’à présent (« Christine, mais imprimez donc quelques centaines de milliards de plus, que diable&nbp;! »), nombre d’entreprises risquent de rencontrer quelques pesantes difficultés quand l’hiver subventionnel va s’abattre sur elles.
Il ne faut d’ailleurs pas être un grand devin pour comprendre que toutes les entreprises qui auraient naturellement calanché (nonobstant la pandémie) ne sont qu’en sursis et vont, inévitablement, déposer le bilan dans les semaines à venir ; on en compte déjà 20.000, auxquelles il faudra ajouter les 63.000 entreprises zombies (i.e. déjà fragiles avant la crise). Quant à la Banque de France, elle se contente d’estimer que 4,5% à 6% des prêts garantis par l’Etat (PGE) auront du mal à être remboursés dans les prochains mois (ce qui pourrait représenter 8 à 9 milliards d’euros, une paille de plus).
Tout ceci va finir par se voir.
Cependant, se laisser aller à la morosité voire, pire encore, au pessimisme serait oublier que notre pays de lait et de miel est dirigé par une élite qui en a vu d’autres, et dont les roubignoles en tungstène sont si massives qu’elles lui permettent toutes les audaces et toutes les prises de risques calculées pour renouer avec croissance, progrès et félicité : le gouvernement, furieusement cornaqué par un Macron déjà en campagne présidentielle, a déjà basculé sur « Penser Printemps » et propose de solides recettes pour éviter que l’hémorragie d’emplois et les faillites s’accumulent !
Et dans cette panoplie de recettes finaudes, on retrouve bien sûr l’effacement de la dette, pif pouf c’est magique et c’est du Bruno Le Maire dans le texte, ce qui, compte-tenu de l’historique frétillant du ministre, permet de raisonnablement passer en mode panique.
C’est d’ailleurs tellement magique que même les officines médiatiques les moins affûtées remarquent bien le problème du tour de passe-passe qui pourrait se jouer dans les prochains mois : entre les dirigeants d’entreprise qui ont grignoté tous les prêts garantis par l’État et ceux qui, prudents, les ont mis de côté en attendant des jours plus sereins, ce sont ces derniers (les bons gestionnaires, en somme) qui seront les dindons puisqu’eux devront bien rembourser alors que les premiers seront ainsi dispensés par les largesses de Bruno Le Maire et sa clique de distributeurs automatiques d’argent gratuit des autres.
À ces effets de bords rigolos et tout à fait prévisibles s’ajouteront une pléthore d’autres effets qu’on découvrira à la fois trop tard et au frais du contribuable. Rassurez-vous : il y a (malheureusement) très peu de risque que le train de vie de nos ministres et autres brochettes de clowns n’en soit affecté.
En outre, lorsqu’on factorise la légendaire souplesse bureaucratique de nos administrations (un exemple récent – parmi des douzaines d’autres possibles – permet de l’apprécier), on comprend que ces effacements de dette seront grevés de bizarreries et de formulaires farfelus (des Cerfarfelus en somme) et qu’à la fin, des sommes colossales disparaîtront on-ne-sait-où, que des entreprises manifestement sauvables ne seront pas sauvées quand d’autres, mourantes mais aux patrons bien introduits, trouveront subventions et aides à gogo.
Enfin, on ne s’empêchera pas de penser que la France macronienne est quelque peu paradoxale : d’un côté, des dettes s’effacent simplement, l’euro s’imprime sans que les sphincters de nos dirigeants n’en soient affectés, mais d’un autre côté, l’État continue malgré tout de ponctionner impôts et des taxes. On se demande bien pourquoi ils n’impriment pas directement l’argent dont il a besoin…Les prochains mois seront décisifs sur le plan économique : refusant de rendre au marché ce que l’État a été infoutu de gérer, imposant des interventions de plus en plus navrantes et négatives, nos imbéciles en poste ne manqueront pas d’enfiler âneries sur âneries qui vont aggraver une situation déjà catastrophique. Tout indique qu’à la fin, l’épargne des Français, bien trop dodue et bien trop facile à chyprer, sera lourdement mise à contribution.
Inévitablement, le socialisme finit toujours ainsi.
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