Ce sont des mains qui se touchent, parfois blessées par les tiges coupées, des épaules l’une contre l’autre, les gestes de la moisson quand ce n’était pas encore ceux des machines, l’écume aux lèvres des chevaux, leurs pas sur les pierres des chemins, les fleurs, la poussière qui attrape la lumière dorée. Aimé au milieu de tout ça. Aimé qui donne un sens au lever du soleil, et au vent, le vent cru bu avec délice. Beauté des corps dans la lumière ou dans l’eau. Plénitude de l’été. Saison enfuie jusqu’à « perdre coeur ».
Avec ce texte magnifique de Gustave Roud (1897-1976), ses photos, nous marchons dans une campagne constellée de couleurs et de poussières soulevées par les hommes et les chevaux. Le temps semble suspendu. La rencontre, l’espoir, le regard, le toucher et puis la solitude. J’entends cette voix qui soulève les mots et les souffle doucement autour de moi.
La préface de Maryline Desbiolles m’y a accueilli avec bonheur.