Quatrième de couverture :
Non loin de Bruges, sur l’immense plage qui sépare les stations balnéaires de Zeebrugge et de Blankenberge, un cadavre est découvert, enterré dans le sable. Seule sa tête dépasse, ou plutôt ce qui a échappé à la voracité des mouettes. Van In est chargé d’enquêter mais il doit le faire en coopération avec un inspecteur de la Police judiciaire. Et cela ne plaît pas vraiment à l’irascible commissaire. D’autant qu’il ne veut pas lâcher une autre enquête, pour viol, dont la victime est la fille d’un notable de la ville. Contrefaçon, corruption, chantage sexuel… les turpitudes de la Belgique n’ont pas de secret pour l’incorruptible flic de Bruges aux méthodes peu orthodoxes mais diablement efficaces.
C’est mon Pieter Aspe annuel, le septième depuis que le Mois belge existe. Dans cet opus, rien de nouveau sous le soleil (mon billet ne sera pas très long) : l’enquête que le commissaire Van In est obligé de mener en co-saisine avec un officier de la PJ (c’était la bonne vieille époque de la guerre des polices en Belgique) (c’est de l’ironie), l’enquête donc mène une fois de plus à une association de malfaiteurs qui sont des notables de la bonne ville de Bruges, Van In n’est pas avare de plaisanteries douteuses envers son adjoint l’inspecteur Versavel et la vie du couple qu’il forme avec Hannelore Maerten est toujours émaillée de disputes improbables et de réconciliations torrides sur l’oreiller.
Rien de nouveau, vraiment ? Eh bien si, quand même. Il faut avouer que la Duvel coule beaucoup moins à flots que dans les numéros précédents : la Faculté a fait un peu peur au commissaire en lui révélant l’état de son foie et ma foi, celui-ci tente de faire attention. De plus, si on savait déjà que Pieter Van In est un flic intègre avec des valeurs, on le découvre ici très impliqué dans la recherche du violeur de Miriam, la fille d’un huissier de justice, qui refuse de porter plainte sous la pression de son père. Et pourtant Van In ne lâchera pas l’affaire, poursuivi par un vieux souvenir insistant. Derrière l’ours mal léché se cache un homme sensible, mais de cela on ne doutait pas. Autre nouveauté, le commissaire doit se rendre à Rome pour des devoirs d’enquête et voilà que pendant son séjour, le pape Jean-Paul II passe l’arme à gauche… Enfin, encore une fois, l’intrigue se termine sur une question inquiétante concernant la famille Van In, je serai obligée de lire la suite…
Pour terminer, quelques petites perles d’observation façon Pieter Aspe :
« Les sourcil en accent circonflexe, Versavel guetta la réaction du taulier. Van In avait l’allure passe-partout, d’accord, mais dans la peau d’un rocker, il faisait à peu près autant illusion que la moumoute d’un sosie d’Elvis made in Las Vegas. » (p. 44)
« Van In tambourinait à la porte depuis dix bonnes minutes quand King Kong y pointa enfin sa mine de déterré, la braguette à mi-parcours et l’étiquette du T-shirt aux avant-postes. » (p. 48)
« Un détenu libéré de nuit, c’est aussi rare qu’un écrivain sincère quand il prétend se désintéresser du succès. » (p. 299)
Pieter ASPE, La mort à marée basse, traduit du néerlandais par Marie Belina-Podgaetsky et Emmanuèle Sandron, Le Livre de poche, 2012 (Albin Michel, 2010)
Le Mois belge 2021 – catégorie Noir Corbeau et ça se passe bien sûr à Bruges.