Two Distant Strangers // De Travon Free et Martin Desmond Roe. Avec Joey Bada$$, Andrew Howard et Mona Sishodia.
Nominé aux Oscars 2021, Two Distant Strangers est une sorte de récit sur le racisme assez cartoonesque. En reprenant la mécanique du jour sans fin, Two Distant Strangers raconte l’histoire de Carter, un dessinateur de BD qui doit revivre tous les jours la même chose car à chaque fois un policier qui se trouve sur son chemin le tue. Travon Free (Wilmore) et Martin Desmond Roe (Kobe Bryant’s Muse) nous plonge dans un enfer pour le héros et le court métrage a de bonnes intentions. Le seul souci c’est que le court métrage aurait pu être mieux fait. Le message de cette fiction est positif et important mais je dois avouer que j’aurais presque préféré quelque chose de plus sérieux. Disons que Two Distant Strangers n’apporte jamais de nuance malgré le fait que l’on parle tout de même de ce qui se passe depuis des années avec la police aux Etats-Unis. Il y a un angle choc qui permet de voir à quel point les afro-américains sont des cibles et qu’ils ne peuvent pas en réchapper. Mais Two Distant Strangers est un brin fainéant alors que l’on cherche à provoquer l’émotion et le choc sans parvenir à réellement faire l’un des deux.
Carter, un dessinateur de BD, part à la recherche de son chien, après avoir passé la nuit avec une femme. Alors que le personnage sort, il est brutalement assassiné par la police, sans aucune raison. Il se retrouve ensuite coincé dans une boucle temporelle, où il est obligé de revivre ce moment, encore et encore.
Derrière un scénario un brin fainéant se cache tout de même un court métrage qui a ses qualités. Notamment dans la mise en scène (même si deux personnes ce n’était clairement pas nécessaire). Two Distant Strangers cherche donc à mettre en scène la haine du policier blanc envers les afro-américains. Ce qui m’a le plus plu dans ce court métrage c’est finalement les noms qui défilent à la fin et pourquoi / comment ils ont été tué par le racisme dans la police. C’est sordide et beaucoup plus choc finalement que le court métrage en lui-même. De plus, Two Distant Strangers donne uniquement un point de vue ce qui ne permet pas de cerner le policier et son racisme. On a l’impression que ce dernier a été mis là car il devait être mis là. J’aurais aussi aimé que l’on plonge dans la vie du policier et que l’on voit son racisme quotidien plutôt que celui qui s’acharne sur Carter. C’est sans compter sur certaines scènes cartoonesques. Alors certes nous suivons un dessinateur de BD mais était-ce nécessaire de créer un court aussi cartoonesque.
Note : 4.5/10. En bref, les bonnes intentions sont là mais il manque à Two Distant Strangers le poids des mots et des images. Tout est cartoonesque parfois et laisse le message sur le carreau.
Disponible sur Netflix