Titre original : Love and Monsters
Note:
Origine : États-Unis
Réalisateur : Michael Matthews
Distribution : Dylan O’Brien, Jessica Henwick, Michael Rooker, Ariana Greenblatt, Ellen Hollman…
Genre : Fantastique/Aventure
Durée : 1h49
Date de sortie : 14 avril 2021 (Netflix)
Le Pitch :
Dans un futur proche, alors que la terre est directement menacée par un gigantesque astéroïde, les Hommes décident de l’atomiser avec une multitude de missiles. Si la mission est un succès, les retombées de l’explosion provoquent rapidement sur la surface du globe d’affreuses mutations parmi la population des insectes et autres créatures à sang froid. Des monstres qui peu à peu réduisent l’humanité à néant, ou presque… 7 ans après la catastrophe, les rares survivants tentent de résister aux monstres depuis des abris sous-terrains. Joel, un jeune homme pas particulièrement courageux est de ceux-là. Joel qui un jour, malgré son peu d’expérience au contact des nouveaux prédateurs, va remonter à la surface pour entreprendre un grand voyage afin de retrouver l’amour de sa vie…
La Critique de Love and Monsters :
Les choses ne débutent pas forcément sous les meilleurs auspices : des monstres, un ado un peu attardé, de l’amour, l’apocalypse, le futur, on connaît ça par cœur. Surtout qu’ici, le pourquoi du comment quant à la présence des montres sur Terre est un peu tiré par les cheveux. Mais après tout pourquoi pas ? Si on y regarde de plus près, l’idée de base, est un peu la même que celle de La Nuit des Morts-vivants. Et tant qu’on en est à parler des goules en putréfaction, Love and Monsters ne posséderait pas un petit quelque chose à la Zombieland ? Avec son héros en décalage, presque survivant malgré lui, malgré sa couardise et sa fragilité, cette voix off et ces personnages secondaires que le protagoniste rencontre sur son chemin…. Pas de doute, Love and Monsters s’inscrit dans la même mouvance. Un film un peu sorti de nulle-part qui, malgré son caractère a priori bancal et son postulat assez similaire à d’autres films, parvient aussi à d’emblée retenir l’attention…
Monstres et cie
La voix off du protagoniste principal campé par Dylan O’Brien (Le Labyrinthe) fait les présentations et la grande aventure commence. Il ne faut que quelques secondes pour que Love and Monsters dévoile ses intentions. Un jeune homme en pleine reconquête d’un amour perdu dans un monde post-apocalyptique peuplé de créatures cauchemardesques. Le tout calé sur une tonalité assez légère. La sauce ne tarde pas à prendre et on se passionne pour le parcours de ce garçon attachant, confronté à des épreuves censées le faire grandir pour enfin le mettre en phase avec son nouvel environnement. Avec sa dynamique old school, son honnêteté et sa générosité, Love and Monsters n’attend pas longtemps pour nous nous prouver sa valeur et marquer des points.
Il était une fois la fin du monde
Si on sent que le réalisateur Michael Matthews n’a pas bénéficié d’un budget lui permettant de montrer à tout va des créatures et d’organiser une multitudes d’affrontements homériques, on reconnaît qu’il a parfaitement su gérer les impératifs qui étaient les siens. Malin, Love and Monsters sait économiser ses effets mais se montre très convainquant quand il s’agit de matérialiser à l’écran les monstres. On ne les voit pas toujours mais on sent leur présence et quand ils sortent de leur tanière, le rendu à l’écran est très convainquant. Comme quand ce gros crapaud menace d’engloutir Joel le héros, avant qu’un chien errant ne vienne à sa rescousse. Tout est là ! La notion d’héroïsme, et la redécouverte de choses simples dans un univers à la dérive, comme l’amour et l’amitié, l’entraide et la confiance que l’on peut placer en l’autre, avec cet humour très bien dosé qui finit de conférer à l’ensemble un parfum vintage très agréable. Love and Monsters évoquant ces productions des années 80/90, où la générosité et la sincérité primaient sur le désir d’en mettre plein la vue. Certes, il n’y a rien de vraiment original dans ce film mais ça marche. Et pas qu’un peu !
L’amour au temps de l’apocalypse
Dans le premier rôle, Dylan O’Brien fait bien les choses, se montrant plus convainquant que dans Le Labyrinthe. Il en va de même pour tous les autres acteurs, très bons. Que ce soit le vieux briscard Michael Rooker, sage au grand cœur qui se pose en éminent spécialiste en survie en milieu hostile ou encore Jessica Henwick, qui incarne cet amour qui donne des ailes au héros. Animé d’intentions louables, remarquablement rythmé et visuellement assez exaltant, Love and Monsters sait aussi favoriser l’émergence d’une belle émotion qui là encore, comme tout le reste, n’en fait jamais des caisses. Alors oui, on peut parler de belle surprise ! Dans son genre, il s’agit même sans aucun doute de l’un des meilleurs films que l’on ait pu voir depuis longtemps.
En Bref…
Généreux et sincère, Love and Monsters fait office d’excellent divertissement à l’ancienne. Une aventure fantastique fédératrice joliment mise en scène, qui n’en fait jamais trop et qui respecte son public, habitée d’un souffle galvanisant dans la grande tradition de ces blockbusters qui dans les années 80, ont rassemblé petits et grands dans les salles des cinéma. Une variation de très bon goût de Bienvenue à Zombieland, pas cynique pour deux sous, honnête et fédératrice. Une vraie réussite.
@ Gilles Rolland