Enquête sur la mise sur pied par le Chef de l’Etat, d’une commission qui sera dirigée par le ministre d’Etat/Secrétaire général de la présidence de la République pour assurer la gestion du fond spécial de solidarité nationale dédié à la lutte contre la pandémie.
Dans son édition de lundi 12 avril 2021, le Messager annonçait la création d’une Task force chargée de la gestion des fonds dédiés à la lutte contre le Coronavirus au Cameroun. La nouvelle était contenue dans une correspondance adressée au secrétaire général du Premier ministre le 31 mars dernier par le ministre d’Etat/Secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh. Lui qui soulignait à grands traits que cette structure qui complète le dispositif existant, est logée à la présidence de la République et se compose des administrations ci-après : un représentant des Services du Premier ministre (Spm) ; deux représentants du ministère de la Santé publique ; un représentant du ministère de l’Administration territoriale; un représentant du ministère des Finances ; un représentant du ministère de la Défense et un représentant de la Délégation générale de la Sûreté nationale (Dgsn). Le patron de l’administration au palais d’Etoudi instruisait par ailleurs au Sg/Pm de « bien prendre des dispositions urgentes et nécessaires pour que les administrations suscitées désignent leurs représentants respectifs au sein de ladite structure ».
Et pour que nul n’en ignore, Ngoh Ngoh rappellera dans la même lettre, qu’il a été désigné comme ordonnateur du Fonds spécial de solidarité nationale pour la lutte contre le coronavirus et ses répercussions économiques et sociales. Suffisant pour faire comme il fallait s’y attendre, des gorges chaudes au sein de l’opinion publique et même au ministère de la Santé désormais sur la touche. L’enquête du Messager sur la mise sur pied de ce dispositif spécial révèle d’entrée qu’elle vient mettre un terme aux multiples dysfonctionnements jadis observés dans la riposte camerounaise face au Covid 19. Le gouvernement, notamment le ministre de la Santé et le Premier ministre, tous membres de la Task force Covid 19, sont non seulement dans l’implémentation et la mise en œuvre de la riposte, mais aussi sous les feux des critiques. Comment leur laisser la main quand on parle d’évaluation surtout quand des soupçons pèsent sur l’efficacité même de cet organe ? D’où l’urgence des arbitrages faits par d’autres instances et surtout l’implication du Sgpr.
« On ne change pas une équipe qui gagne »
« Cette présence du plus proche collaborateur du chef de l’Etat dans cette Task force laisse voir que c’est le chef lui-même qui a décidé de prendre la main sur cette gestion. Cela montre bien, l’implication du premier camerounais dans ce processus, et le sérieux qui entoure désormais le suivi de la riposte du Cameroun contre la pandémie. Car à la vérité, la Task force est une réponse aux critiques formulées contre les méthodes de gestion du gouvernement de cette pandémie », tente d’expliquer une source à la présidence de la République. L’on se souvient que ce dispositif avait déjà été mis sur pied lorsque le monde du football craignait que le Cameroun ne puisse tenir ses engagements en matière d’organisation du Championnat d’Afrique des nations de football (Chan 2020). « Le dispositif activé s’est déployé sous la conduite du Sgpr, avec les résultats qu’on connaît : les stades sont sortis de terre, des infrastructures sanitaires, des routes et autre dispositif contenus dans le cahier de charge de l’organisation de la compétition ont été achevé. Dès l’ouverture du tournoi, le monde entier a été émerveillé de voir des stades de qualité, qualifiés par certains critiques sportifs de stades dignes d’accueillir une Coupe du monde de football. L’abnégation de la Task Force a permis de donner un coup de fouet aux préparatifs de la Can 2022 », vante un membre de la Task Force Covid sous anonymat, brandissant comme preuve, la reprise imminente des travaux du stade d’Olembe.
Biya garde la main ( ?)
A le croire, c’est fort des résultats obtenus en football que la plus haute hiérarchie du pays a jugé judicieux de le reproduire ailleurs.« Le président Biya n’a fait que renouveler sa confiance à ses collaborateurs qui ont su montrer dans des situations parfois extrêmes qu’ils sont à mesure de produire des résultats exceptionnels. Surtout quand lui-même n’est pas loin. Il tient bien le gouvernail Cameroun, plus que certaines personnes ne peuvent le croire », poursuit-il. Et de convoquer pêle-mêle les victoires de « l’homme Lion » allant des années de braises de 1990 et le retour au multipartisme en passant par la souveraineté du Cameroun sur la presqu’Ile de Bakassi, la bataille gagnée contre Boko Haram, la reconstruction engagée du NoSo avec un statut spécial, décidé par le Chef de l’Etat. En somme, une Aude à la méthode Biya que beaucoup de des laudateurs trouve atypique. Une preuve irréfutable qu’ « il garde la main ».