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Sorcery of Thorns de Margaret Rogerson

Par Rambalh @Rambalh
J’ai lu ce livre en novembre 2020 sans prendre de notes, il s’agit donc d’un avis express basé sur mes souvenirs.
Sorcery of Thorns de Margaret Rogerson

Quatrième de Couverture
Elisabeth, élevée au milieu des dangereux grimoires magiques d'une des Grandes Bibliothèques d'Austermeer, le sait depuis son plus jeune âge. D'ailleurs, peu de temps après le passage à la bibliothèque du sorcier Nathaniel Thorn, un des ouvrages se transforme en monstre de cuir et d'encre, semant mort et destruction. Et c'est Elisabeth qui se retrouve accusée de l'avoir libéré. Forcée de comparaître devant la justice à la capitale, elle se retrouve prise au cœur d'une conspiration vieille de plusieurs siècles.
Bien malgré elle, elle n'a d'autre choix que de se tourner vers son ennemi Nathaniel, et son mystérieux serviteur, Silas.
Car ce ne sont pas seulement les Grandes Bibliothèques qui sont en danger, mais le monde entier... et face à ce terrible complot, Elisabeth va devoir remettre en question tout ce qu'elle croyait jusqu'ici, y compris sur elle-même.
Mon avis
Sorcery of Thorns nous propose un univers où les livres traitant de la magie ont leur propre potentiel magique : s’ils sont abîmés, ils se transforment en créatures féroces qu’il faut combattre pour ne pas qu’elle sème mort et désolation. Seulement, une fois vaincue, la créature disparaît tout comme le savoir qu’elle renfermait sous sa forme de livre. Plus la magie traitée dans le livre est puissante, plus le monstre qui va potentiellement en découler sera destructeur. L’univers fait donc la part belle aux livres qui sont animés d’une sorte de volonté propre, qui sont des personnages à part entière et qui jouent le rôle de fil conducteur de l’intrigue : tout ce qu’il faut pour séduire une amoureuse des livres telle que moi.
J’ai lu ce roman d’une traite, au cours d’un weekend, lovée au fond de mon canapé et ne pouvant le lâcher tellement j’ai été happée par l’enchaînement des événements de l’intrigue. Plus que l’intrigue, même, c’est l’univers créé qui m’a fascinée et c’est aussi le principal défaut du roman : on sent la richesse des idées de Margaret Rogerson et on regrette qu’elles ne soient pas plus approfondies. Mais c’est un choix de l’autrice et il n’empêche pas de lire avec avidité le roman. J’aurais aimé bien plus de détails sur l’univers, sur la sorcellerie, sur le fonctionnement de ce monde mais le livre est déjà suffisamment dense et je comprends parfaitement que cela n’aurait pas forcément été nécessaire à l’intrigue.
Elisabeth, notre héroïne, a grandi au milieu des livres de sa bibliothèque et elle a développé avec un lien fort, rappelant aux passionnés de lecture ce lien qui se crée avec nos ouvrages, ce fétichisme que nous avons avec ces amas de papier qui renferment bien plus que des pages et de l’encre. On se fond avec facilité dans l’amour qu’elle leur porte, la douceur avec laquelle elle les traite et c’est tout le point fort de ce roman : titiller le point faible des lecteurs en jouant avec leur passion.
Elisabeth incarne le sens du devoir non pas envers une institution mais envers ces livres qui font son monde, qui l’accompagnent depuis toujours et qui représentent à ses yeux une vraie famille. Elle oscille entre sa loyauté envers la bibliothèque pour laquelle elle a donné toute sa vie et la conviction qu’il y a quelque chose de sombre qui se prépare. N’ayant connu que l’ordre des bibliothèques, il lui faut énormément de courage pour s’extraire des dogmes qui ont dicté sa vie entière, braver les interdits et aller au-delà des codes parce qu’elle sent que c’est ce qu’elle doit faire. Une sorte d’apologie de la désobéissance civile pour servir une cause juste à ses yeux. Et c’est en côtoyant ce qu’on lui a enseigné comme étant le mal suprême qu’elle comprend pas à pas que le manichéisme ne sert en rien la réalité de la vie.
Et pour vaincre la vision binaire du bien contre le mal, le personnage de Silas est parfait. Sans trop en dire, essence même du mal, il nous pousse à nous questionner sur notre vision du monde et sur la notion de déterminisme. C’est le personnage qui m’a le plus fascinée, par ce qu’il représente, par son comportement inhumain (dans son sens littéral) et par sa pleine conscience de sa nature profonde. Réussir à décrire un tel personnage est un coup de maître.
Il y a de nombreuses facilités, la puissance de certains personnages semble être un moyen de résoudre facilement les péripéties semées à travers l’intrigue mais, dans l’ensemble, cela ne m’a pas posé de problème.
Sorcery of Thorns est un chouette roman, pas forcément inoubliable mais dont le côté page turner a su rendre ce weekend de lecture fabuleux. Il n’y a rien que j’aime le plus au monde que de lire avec avidité un livre, de ne pas pouvoir le lâcher tant que je n’ai pas tourné la dernière page. Ce n’est pas gage de qualité exceptionnelle pour mes lectures mais c’est finalement une qualité que je préfère à l’excellence d’une histoire. C’est un peu comme la musique : elle peut être banale mais si elle a le mérite de me faire bouger dès la première note, alors elle atteint son but.
Les avis des Accros & Mordus de Lecture

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