L’eurodéputé Maximilian Krah, membre du groupe Identité et démocratie (ID) et membre de la commission du Commerce international, a réagi vivement aux critiques de la résolution du Parlement européen sur la situation au Kazakhstan, dénonçant la « cour » exercée à l’égard du meurtrier condamné, écrit Phillipe Jeune.
Monsieur le Député Maximilian Krah, pourriez-vous commenter votre déclaration ?
– Derrière cette résolution se cachent des années de lobbying acharné de la part du milliardaire et criminel condamné Moukhtar Abliazov, et de sa soi-disant ONG Open Dialogue Foundation (ODF), qui s’est donnée pour mission de discréditer l’État du Kazakhstan.
Abliazov, qui a détourné plus de 7 milliards d’euros, est courtisé par le Parlement européen.
Apparemment, le Parlement préfère croire aveuglément un meurtrier et un fraudeur reconnu coupable plutôt que de regarder les données, les faits et la réalité ! C’est une honte et c’est malheureusement la réalité de la politique européenne aujourd’hui.
Je respecte pleinement la justice du Kazakhstan mais je tiens à souligner qu’il n’a pas seulement été condamné dans son pays mais aussi au Royaume-Uni qu’il a dû fuir illégalement pour éviter la prison.
– Monsieur le député, lors de la discussion au Parlement, lorsque vous avez parlé du lobbying déloyal exercé par certains députés, certains de vos collègues se sont mis à rire et à se comporter de manière déplacée. Pourriez-vous commenter cela ?
D’abord des rires moqueurs dans la salle plénière, puis un silence révélateur. Lorsque j’ai attiré l’attention des députés sur le travail de lobbying de l’ODF du milliardaire kazakh Moukhtar Abliazov, les choses sont soudainement devenues silencieuses en plénière : Abliazov aime se déguiser en philanthrope pour faire valoir ses propres intérêts économiques.
Il aime être courtisé par le Parlement européen et son ODF est régulièrement invité à Bruxelles, dans les locaux du PE. Il a été condamné pour le meurtre brutal de son prédécesseur en tant que président de la banque BTA, et aussi pour avoir détourné 7 milliards d’euros de cette banque. Il a donc été condamné au Kazakhstan. Depuis lors, il attaque son propre pays.
Et l’UE ? Elle fait front avec ce criminel et révèle le caractère mensonger de sa défense des droits de l’Homme. Je ne comprends rien à tout cela.
– Que peut-on faire pour empêcher cette activité déloyale dans les murs de la démocratie européenne ?
À mon initiative, le service de recherche du Parlement européen (EPRS) a effectué une analyse des activités de l’Open Dialogue Foundation (ODF), qui révèle une campagne claire et cohérente contre le Kazakhstan.
Le personnel de l’ODF a constamment fait pression sur les députés européens, ainsi que sur l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE), pour l’adoption de toutes sortes de déclarations, pétitions et résolutions d’orientation anti-kazakhstanaise. À cette fin, Kozlovskaya et ses collègues ont organisé des tables rondes et des événements parallèles. Il est intéressant de noter que parmi les réunions officiellement annoncées avec les députés du Parlement, il y a beaucoup de ceux qui ont initié la résolution du 11 février.
Il est assez clair que Moukhtar Abliazov est le principal sponsor des activités de l’ODF. Dans les médias européens, il y a de nombreuses publications et enquêtes journalistiques concernant les liens entre l’oligarque fugitif et Mme Kozlovskaya et son époux. De nombreuses questions se posent également à propos des rapports financiers de l’ODF, qui est entièrement financé par des dons privés, y compris ceux des proches de Mme Kozlovskaya et de quelques sociétés louches situées en Angleterre – nous parlons d’une structure appelée Silk Road Group.
Source : article publié sur le média européen EU Reporter le 2 avril 2021