Yatora avait décidé de poursuivre des études prestigieuses pour répondre aux exigences de son entourage. Mais pour assouvir la frénésie dévorante du désir qu'il ressent en dessinant, il vise d'intégrer la prestigieuse université des Arts de Tokyo. Est-il prêt à sortir de sa zone de confort, à se confronter au regard des autres, à des talents accablants et, surtout, à surmonter sa peur d'échouer ?
Mon avis :
J'avais eu un coup de cœur pour le premier tome qui m'avait rappelé mes propres questionnements et études sur l'art. Cette suite est à la hauteur de mes espérances et je me suis régalée une nouvelle fois. J'apprécie tout particulièrement la manière dont Yatora, le personnage principal, s'interroge sur son avenir.
Le jeune lycéen a eu un coup de foudre pour l'art et depuis il envisage de poursuivre ses études dans cette voie. Le problème, c'est que les écoles au Japon coûtent cher et de fait, la seule qui propose une entrée gratuite est sur concours. Un concours drastique ou peu sont pris.
Le jeune homme qui entame sa dernière année au lycée est donc bien décidé à mettre toutes les chances de son côté pour parvenir à intégrer cette école.
Dans ce deuxième volume, plusieurs thèmes sont abordés en parallèle. Déjà, il y a la question des parents. Yatora a peur de parler de son changement de cursus et ne sait pas encore comment convaincre ces derniers du bien-fondé de ses ambitions artistiques. Comment leur en parler et les amadouer ? Je dois dire que la conversation qu'il a avec sa mère m'a beaucoup émue. Tout comme le fait qu'il ne soit pas forcément doué ou prédisposé à l'art, mais que sa passion et surtout sa motivation paie. Là encore, j'y ai été très sensible.
D'une manière générale, je trouve que la mangaka s'en sort très bien. Les questionnements sont adroitement amenés et surtout réels. Je n'ai pas senti d'exagération non plus. Dans l'ensemble, c'est très bien maitrisé et pour qui aime l'art, c'est même franchement passionnant !
Bien sûr, Tsubasa Yamaguchi ne s'arrête pas aux questionnements de Yatora, et traite également de la question identitaire avec un focus bienvenu sur le personnage de Ryûji Ayukawa. Au départ, je ne savais pas trop si elle était un simple travesti ou bien transgenre. A priori et au vu des scènes centrées sur elle, je pars du principe que Ryûji est une fille dans un corps masculin. À voir si la mangaka développera par la suite son personnage. Ça serait intéressant et mettrait un pied de nez avec cette légende urbaine qui dit que tous les artistes sont des excentriques. C'est vrai et faux à la fois.
En bref. J'ai vraiment adoré cette lecture ! J'aime la manière dont Tsubasa Yamaguchi aborde le sujet de l'art, les questionnements et les remises en question autour. Si des lecteur.ice. s n'aiment pas la personnalité de Yatora, personnellement, je trouve ce personnage vrai et attachant à sa manière. Je prends beaucoup de plaisir à le suivre.
À mes yeux, ce manga à quelque chose de particulier, il me rend nostalgique d'une époque que je ne pensais pas autant regretter.