Dans la foulée de l’attente de voir les poursuites judiciaires que le président de la République Paul Biya demande à Laurent Esso d’ouvrir contre les gestionnaires supposés indélicats ou non, il importe le que préciser de Minetat/Sgpr a régulièrement donné des orientations, établi des comptes d’emploi, des destinations vers lesquelles devraient être dépensés certains fonds affectés à la lutte contre la Covid-19.
La partie n’est donc pas gagnée d’avance car dans plusieurs des cas, certains membres du gouvernement et gestionnaires des administrations publiques n’étaient que des paravents, des faire-valoir et des gestionnaires délégués recevant des hautes directives et instructions de la présidence de la République. Paul Biya était toujours l’ordonnateur de ces directives ? Difficile de démêler l’écheveau.On est fondé à déduire que la présidence de la République a encouragé l’esbroufe, le management de l’opacité dans une gestion des affaires publiques où tout le monde n’a pas la culture de la redevabilité et de la reddition des comptes. Le sérail semble d’ailleurs surpris parce que cette fois, il s’agit des fonds Fmi.Quelques illustrations de la mainmise de la présidence sur la gestion opérationnelle des ministres et administrations publiques, révèlent à quel point cette gestion a été torpillée par une abondante série d’échanges et des correspondances entre le Minetat/Sgpr Ferdinand Ngoh Ngoh et le Sg/Pm Séraphin Magloire Fouda.
Urgence particulièrement signalée
Illustration. Le 09 avril 2020. Le Minetat/Sgpr au Sg/Pm adresse une correspondance frappée de la mention très Urgent. Objet: proposition en vue de la fabrication de l’hydroxychloroquine, de l’Azithromycine et certains matériels de dépistage du Covid-19 « J’ai l’honneur de vous faire connaître Monsieur le président de la République a marqué son très haut accord aux propositions du ministre de la recherche scientifique et de l’innovation (Miinresi), contenues dans sa correspondance d’objet et de référence rappelés en marge ». Sont listées: la fabrication de 5 millions comprimés d’hydroxychloroquine et de 5 millions de comprimés d’azithromycine, par l’Institut de la recherche médicale (Impm), pour un coût massif de 657.088.524 Fcfa, L’acquisition de 50.000 tests pour le dépistage massif par le laboratoire du centre de recherche sur les maladies émergentes et réemergentes (Cremer), pour un coût de 300.000.000Fcfa ;la fabrication de masques de protection et de gel hydro-alcoolique par le centre national de développement et de technologie (Cndt),pour un coût de 55.001.000 Fcfa. « Vous voudrez bien prendre les dispositions nécessaires, en liaison avec le Miinresi, le Minsanté, et le Minei pour la coordination de ses trois opérations, en veillant au respect scrupuleux des normes et qualité en matière de santé publique, en étroite collaboration avec le Laboratoire National de ( Médicaments des Contrôle Lanacome)et avec la Direction de la Pharmacie, du Laboratoire et des Médicaments du Minsanté. Urgence particulièrement signalée », écrit Ferdinand Ngoh Ngoh.
Oriente et ordonne dans le budget des fonds Covid-19
Il appert à l’analyse de ce document par exemple que le Minetat/Sgpr a lui-même géré et réparti la dépense. Nulle il n’existe les traces des part, ministères techniques concernés. Difficile dans ce cas de demander des justificatifs à ces membres du gouvernement. Le Minetat/Sgpr Ferdinand Ngoh Ngoh ne s’est pas arrêté là. Quelques jours après le 14 avril 2020. Le payeur spécialisé du ministère des finances au directeur de l’institut des recherches médicales et des plantes médicinales (Impm). Objet: mise à disposition des ressources pour la fabrication de la chloroquine en vue du traitement du Covid-19. « Suite aux hautes instructions du ministre Sgpr, relayées par le Minfi, J’ai l’honneur de vous informer qu’une Somme de fcfa 657 088 524 (six cent cinquante-huit quatre-vingt et huit mille cinq cents vingt et quatre francs) a été mise à votre disposition cette semaine pour l’objet porté en marge. Vous voudrez bien adresser à la paierie spécialisée du Miinsante les différentes factures relatives à l’objectif porté en marge pour règlement » une fois de plus on voit bien la mainmise du Minetat/Sgpr qui par le biais du ministère des Finances oriente et ordonne dans le budget des fonds Covid-19 qui devait être géré par les ministres techniques.
Autre interférence. En date du 12 avril 2020. Le Directeur général de l’Impm, au payeur spécialisé auprès du ministère de la santé publique .Objet: mémoire de dépenses et factures des ressources mises à la disposition de la fabrication de la chloroquine en vue du traitement du Covid-19 « Madame le payeur, J’ai l’honneur de vous faire parvenir le mémoire des dépenses et les factures de 657 000 000 Fcfa mise à la disposition de l’Institut de Recherche Médicale et des Plantes Médicinales.
L’hhydroxychloroquine : 333 300 000 Francs Cfa d’Azithromycine : 269 054 000 francs cfa. Le conditionnement, le contrôle de qualité, le transport par avion-cargo et d’autre dépense de fonctionnement dont les factures en court vont vous parvenir », écrit le directeur.Dans plusieurs des ministères éligibles aux fonds affectés à la riposte du il s’observe ce genre Covid-19, d’immixtion et d’interférence quimontre que la présidence de la République a vendu la chèvre en gardant la corde. Officiellement des budgets étaient affectés aux départements ministériels, mais les chefs des départements ministériels concernés regardaient impuissants et dociles, les instructions venir d’en haut.
Que vaut la lettre du Minetat/Sgpr ?
Au moment où Laurent Esso va ouvrir les procédures, l’on aura en interrogations les fondements qui auraient guidé cette démarche. Nous sommes là en plein dans l’autoroute de la mauvaise gestion. Des questions plurielles s’imposent. Quelle est la valeur juridique d’une instruction non écrite dans administration publique qui se veut écrite? Pourquoi le Minetat/Sgpr n’a pas voulu d’une communication interne vers le premier ministre qui doit habiller certaines pratiques et stratégies? Quelle est la valeur juridique de la lettre du Minetat/Sgpr à un collègue du Gouvernement ?Quelle est sa place dans l’organigramme du gouvernement si ça existe ?Une lettre de vice Dieu est-elle supérieure à un arrêté du Pm? La maladie de la Can glissante a contaminé les fonds Covid-19.
Il faudrait bien lorgner un jour dans le sort qui est fait des fonds dégagés ou empruntés pour les infrastructures Can 2019 ou 2021. Àpropos, quand quelqu’un pose la moindre question, on rétorque « vous ne voyez pas que le Cameroun a déjà beaucoup de stades? ». Dommage que sur ces fonds, le Fmi n’est pas là pour mettre le feu aux fesses .Pauvres nègres que nous sommes. Après plus de 60 ans d’indépendance, Il faut que les bailleurs de fonds nous mettent la pression pour qu’on en vienne à se souvenir qu’il faut auditer, faire des rééditions des comptes après le financement de certains projets. Les mêmes causes produisent les mêmes effets …Rideaux.