Nina Bouraoui a 13 ans lorsque, le 10 octobre 1980, la terre tremble à El Asnam, en Algérie - le séisme le plus violent jamais enregistré dans cette région, faisant plus de 2600 morts.
Dans son livre Le Jour du séisme, Nina Bouraoui ne raconte pas l'événement ; dans une prose au rythme hypnotique, haché par d'étranges virgules, elle évoque la peur, le déchirement... celui du séisme dévastateur, mais aussi celui de la fin de l'enfance, de la séparation (son frère, Arslan, part en exil)... C'est un long poème en prose, magnifique.
" Le séisme prend les lieux de mon enfance. Il transforme. Il n'atteint pas. Il recouvre, sous une autre terre, étrangère et ajoutée. Il reste, impuissant. Ma mémoire est tout. Elle transmet. Elle raconte. Elle perpétue. Elle rapporte les rouleaux blancs de la plage des Dunes, les pistes du Tassili, la Citadelle, cachée. Elle dit encore. Elle prolonge. [...] (p. 96)