« Vitez m’a défait », de Robert Cantarella - La correction (n°2), éd. Le dernier télégramme

Publié le 06 avril 2021 par Onarretetout

Au théâtre, le sens ne préexiste pas, « il se rassemble au moment de son expression ». C’est ce que découvre Robert Cantarella à l’école d’Antoine Vitez, dans « une salle dépourvue de charme du Théâtre National de Chaillot en 1985 ». Et il le découvre en scrutant le regard d’Antoine Vitez tourné vers ceux qui viennent de voir la répétition d’une scène. Car le théâtre n’est pas que l’affaire de la scène, il trouve sens dans le regard du spectateur. Robert Cantarella, à cette époque, venait de Marseille où, dans une maison des jeunes, il animait un groupe de théâtre. Le mot « atelier » viendra plus tard. Pour « faire de la mise », il fait l’acteur mais, ce qui l’attire, c’est bien la mise en scène : « je regarde, je sais que toute la mise en scène du monde est le monde ». Peu à peu, Robert Cantarella nous mène dans son apprentissage, regardant Antoine Vitez, prenant des notes et, quand il ne sait pas comment noter les mots, les gestes, il dessine. Il se souvient qu’Antoine Vitez dit : « chaque scène renferme tout le théâtre ». Non pas « tient enfermé », bien au contraire, « la scène fait voir ».