La Commission nationale des droits de l'Homme (CNDH) du Niger et la Force conjointe G5-Sahel ont confirmé hier dimanche que des soldats tchadiens engagés dans la lutte contre les djihadistes au Sahel sont responsables de "viols" de plusieurs femmes à Tera, ville du sud-ouest du Niger.
Selon un rapport rendu public vendredi, les faits se sont produits pendant le mois de mars dernier. La CNDH se base sur des entretiens avec les autorités administratives et judiciaires, les témoins et les victimes présumées, ainsi que sur les résultats d'expertises médicales.
Hamidou Talibi, rapporteur de la CNDH qui a mené l'enquête a déclaré qu'une jeune élève de onze ans et deux femmes mariées de 23 ans et 32 ans, dont une est enceinte, ont été violées. Cinq autres femmes ont échappé au viol. Une troisième catégorie de femmes ont été violées mais n'ont pas voulu témoigner pour ne pas être stigmatisées par leur communauté.
Dans un communiqué, le gouvernement tchadien a confirmé l'information et annoncé que les "auteurs" de ces crimes, ont été "arrêtés et subiront les sanctions qui s'imposent". Il s'agit de "certains soldats du 8 ème bataillon du contingent tchadien basé à Tera", où ils étaient cantonnés avant de rejoindre la zone dite "des trois frontières".
De son côté, la Force conjointe G5-Sahel assure avoir " pris des mesures idoines " avec le retrait des effectifs et le rapatriement dans leur pays d'origine des soldats incriminés, l'initiation de sanctions disciplinaires, ainsi que "l'ouverture d'une enquête pénale" par les juridictions du Niger et du Tchad.
La ville de Tera, peuplée d'environ 100.000 habitants, est située dans la région de Tillabéri, dans le sud-ouest du Niger et très proche du Burkina Faso et du Mali faisant partie de la zone dite "des trois frontières" particulièrement ciblée par les attaques de groupes djihadistes.
Un contingent de 1.200 soldats tchadiens y a récemment été déployé pour lutter contre les groupes djihadistes, dans le cadre de la force multinationale du G5-Sahel qui regroupe des contingents de cinq pays sahéliens engagés depuis 2017 dans la lutte contre les groupes armés.
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