Yànnis Kondos – Le nerf optique

Par Stéphane Chabrières @schabrieres

Puisque les yeux voient la musique et entendent
le paysage sombrer dans le soleil.
Autrement dit
puisque je suis de verre
et que tu es visible en moi chenille
prête à devenir âme et t’en aller.
Et comme je ne sais aucune prière
pour empêcher tout cela
et que le monde extérieur est humide
à te ronger les os.
Voilà pourquoi je ne vois rien.
Je ne fais que déplier le ciel
et je m’en vais
je m’en vais tout le temps.

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Yànnis Kondos (1943–2015)Les imprévus (1975) – Traduit du grec par Michel Volkovitch.