« La pandémie de COVID-19 a donné aux entreprises un aperçu de ce que leur réservait l’avenir, avec de vrais challenges à relever. Elles ont donc fait de l’accélération du passage au numérique, de la décarbonisation, de la transformation ou du recentrage de leurs activités leurs priorités absolues, et voient dans les fusion-acquisitions le moyen le plus efficace de parvenir à leurs fins, d’où une concurrence élevée pour décrocher les meilleurs deals », explique Olivier Marion, responsable des activités Transactions chez PwC France et Maghreb.
L’activité de transactions à l’international a fait un bond par rapport aux six premiers mois de l’année 2020, avec une augmentation de 18% en volume et de 94% en valeur au total, deux chiffres également en hausse en glissement annuel. La progression en valeur des transactions sur la période s’explique en partie par une augmentation des mega deals (5 milliards de dollars et plus). Au total, 56 opérations de ce type ont été annoncées au deuxième semestre, contre 27 au premier semestre.
Les secteurs de la tech et des télécoms ont enregistré la croissance la plus forte en valeur comme en volume au cours du semestre : le premier affiche +34% en volume et +118% en valeur, et le second +15% en volume et près de 300% en valeur grâce à trois mega deals. Sur le plan géographique, entre le premier et le deuxième semestre 2020, les transactions ont augmenté en volume de 20% sur le continent américain et de 17% dans la zone EMEA comme en Asie-Pacifique. C’est outre-Atlantique que la croissance des transactions est la plus forte en valeur (supérieure à 200%), principalement grâce à plusieurs mega deals réalisés au cours de la période.
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Ces actifs très demandés ont atteint des valorisations élevées et engendré une concurrence importante, stimulée par des facteurs macroéconomiques tels que les faibles taux d’intérêt, la volonté d’acquérir des activités numériques ou technologiques innovantes, et l’abondance de capitaux disponibles pour les entreprises (plus de 7 600 milliards de dollars de trésorerie et de valeurs mobilières de placement) et les acteurs du capital-investissement (1 700 milliards de dollars).
En revanche, les actifs appartenant aux secteurs les plus durement touchés par la pandémie, comme l’industrie manufacturière, ou ceux influencés par des facteurs de transformation, comme l’objectif de neutralité carbone, provoquent des changements structurels. Si la viabilité de leur modèle économique se trouve menacée, les entreprises pourront opter en urgence pour la fusion-acquisition ou la restructuration afin de préserver leur valeur.
Ces six derniers mois ont été marqués par le recours fréquent aux SPAC (special purpose acquisition companies) pour regrouper les capitaux des investisseurs en vue de réaliser des acquisitions dans un marché des introductions en Bourse très dynamique. En 2020, les SPAC ont levé près de 70 milliards de dollars, représentant plus de la moitié des entrées en Bourse outre-Atlantique. Les sociétés de capital-investissement qui jugent utile cette source alternative de financement, ont joué un rôle décisif dans le récent boom des SPAC. L’activité de ces SPAC devrait s’intensifier en 2021, notamment pour des actifs comme les infrastructures de charge des véhicules électriques, le stockage d’électricité et les technologies de santé.