Focus sur la polémique des groupes de paroles.
C'est tout de même hallucinant que des politiciens qui durant des décennies n'étaient pas choqués de participer à des réunions qui ne comptaient que des personnes blanches de peau et aucune femme s'offusquent d'un coup parce qu'un syndicat étudiant (UNEF) organise parfois des groupes de travail réservés aux victimes de discriminations racistes ou sexistes...
A l'inverse des réunions strictement masculines et blanches qui étaient le fruit de la domination sociale ou culturelle, il ne s'agit pas de réunions qui décident de l'orientation d'un syndicat ou d'une association. Ces réunions sont exclusivement destinées à permettre aux victimes de s'exprimer, d'abord entre elles, avant qu'elles puissent le faire dans des réunions ouvertes à n'importe qui. Il s'agit de libérer la parole des victimes, bien souvent traumatisées.
Par conséquent, cette polémique me laisse pantois et amer. Par une extraordinaire malhonnêteté intellectuelle et politique, les victimes du racisme sont repeintes en racistes !
En l'espèce, c'est au moment même où nos concitoyen-ne-s affrontent une crise sociale sans précédent que des politiciens du RN, de LREM, de LR, et même quelques uns du PS, sortent du bois pour créer cette polémique inutile et dangereuse.