Avant de préciser lors de la même réunion que "Le tableau est pour le moment inaliénable en vertu de la loi, puisqu’il appartient aux collections nationales". Mais "le gouvernement présentera dès que possible un projet de loi pour permettre cette restitution". C'est la seule peinture de Gustav Klimt dont la France soit propriétaire; elle était exposée au Musée d'Orsay, après avoir été acquise en 1980 auprès d'une galerie d'art suisse. Elle devait alors rejoindre le futur Musée d'Orsay à Paris, inauguré en 1986 et consacré à la période 1848 à 1914. A cette époque, rien ne laissait penser à une spoliation. La ministre française de la Culture a fait remarquer que "C’est au cours des dernières années que la véritable provenance du tableau a été établie", et c'est ce qui a poussé les descendants à faire la demande de restitution fin 2019.
La toile "Rosen" "Roses" ou "Rosiers sous les arbres" réalisée en 1905, avait été achetée en 1911 par le collectionneur juif autrichien Viktor Zuckerkandl. Elle s'est aussi appelée "Pommiers avec des roses" et "Paysages".
Elle appartenait à Nora Stiasny nièce de Viktor Zuckerkandl au moment de l'Anschluss, en mars 1938. En août suivant, cette femme de 40 ans fut persécutée en tant que juive, ruinée par "l'aryanisation des biens", et dut accepter la vente forcée du tableau pour une somme absolument dérisoire. Elle mourra en 1942, avec son mari et son fils, en Pologne, au ghetto d'Izbica ou au camp de Belzec.
Ce sont l'ouverture récente de certaines archives en Autriche et le travail des historiens qui ont permis de retracer avec précision l'origine du tableau, En janvier dernier, Marseille restituait un tableau spolié aux descendants de René Gimpel, un collectionneur juif. Il s’agissait de "Pinède, Cassis" d’André Derain, huile sur toile peinte en 1907, 54 x 64 cm.
La toile a donc été rendue à la famille de son premier propriétaire, mort d'épuisement, le 3 janvier 1945 au camp de concentration de Neuengamme, près de Hambourg.
La ville de Marseille qui avait acheté ce tableau à un particulier en 1987, l’exposait au musée Cantini et a été sommée par la justice de le remettre à la famille du marchand d'art. Benoît Payan, maire de Marseille a déclaré "Je veux rendre hommage, et un hommage particulier, à un homme qui avait perçu l’immense valeur de ce tableau, et à qui nous restituons aujourd’hui, par contumace, son bien. Cet homme, René Gimpel, avait acquis le tableau en 1921, au marchand d’art Kahnweiler, mais avant tout, cet homme, a été un héros de la Résistance".
René Gimpel s'était réfugié à Marseille après avoir fui Paris. Ses oeuvres déposées dans 80 caisses avaient été saisies par les nazis, et pour survivre et financer son réseau de résistants, il a été contraint de vendre "Pinède, Cassis", et deux autres toiles de Derain "Paysage à Cassis" et "La Chapelle-sous-Crécy". Ces deux derniers ont été rendus aux descendants par la ville de Troyes. La vente forcée de ces oeuvres étant considérée comme une spoliation.
Le maire de Marseille a appelé tous les maires de France à s'engager dans un travail de restitution, c'est leur devoir a-t-il précisé. Quelque 100.000 oeuvres d'art auraient été saisies en France durant la Seconde Guerre mondiale, 60.000 ont été retrouvées en Allemagne et renvoyées en France. 45 000 ont été rendues à leurs propriétaires. Rédaction internationale En savoir plus sur cet auteur Une nouvelle fois, l’actualité nous offre de beaux exemples d’un choc entre l’ancien et le nouveau monde. Deux événements qui viennent de se dérouler le démontrent encore et prouvent s’il était nécessaire que nous sommes face à un monde en marche....