Cette note il faudrait que la réécrive des dizaines de fois pour qu'elle soit bien écrite. Que je lui ôte toute précipitation.
Mais ce ne serait plus le jeu du blog.
Il y a quelques temps j'étais à un concert de Rufus Wainwright avec mon "je ne sais pas comment le qualifier" et (c'était la première fois que nous y allions ensemble) je scrutais ses yeux, son visage où je ne voyais qu'amusement poli et léger ennui.
Et j'avais envie de le secouer et de lui dire mais tu vois pas comme ce mec transcende son désespoir et sa joie d'un claquement de doigts là devant nous et avec tant de légèreté, comme tous ses musiciens sont aussi fous que lui, comme il nous emmène loin et fort ?
Après le concert au bar de la Cigale il y avait ceux qui erraient le visage illuminé et les autres, et lui il était avec les autres.
J'imagine que plein de filles, de celles qui réussissent leur vie de couple, auraient dépassionné tout ça.
Moi j'étais triste.
Alors que je peux dépasser le quotidien (de toute façon je n'ai ni haine ni amour pour lui, c'est là comme ça, pourquoi en faire un cheval de bataille?), j'ai besoin, et c'est vital, de sentir qu'on peut sortir tous les deux, toute la nuit, être ivres mais se sauver l'un l'autre de la solitude de l'ivresse, danser au même rythme ou seuls et se retrouver (de toute façon et comme le remarquait ariane, j'aime les gens qui dansent seuls dans leur transe : merci Jonathan Richman), rentrer s'écrouler de toute façon on se retrouvera plus tard, le temps c'est une notion ; et si tu veux lire un livre moi j'aime bien que tu lises trop.
En seconde j'étais follement amoureuse d'Alex qui était en terminale et on lisait plein de livres, il me ramenait des vynils (pourquoi j'ai perdu mon Stones Roses, mon Smiths? il ne me reste que le James), on s'écrivait des lettres ; on parlait et c'était pas des mots. Ce sentiment là je ne sais même plus à quoi il peut ressembler.