Marielle DEGIOANNI occupe pour son premier solo show les deux espaces de la Galerie Lligat à Perpignan - Place André Grétry et Rue de la Révolution Française - où sera présentée une large sélection d'œuvres qui retrace ses années de création depuis 2015.
Formée aux arts appliqués et en communication visuelle, elle développe progressivement sa pratique du dessin et suit un D.U. de thérapie à médiation artistique avec une spécialité en arts plastiques à l'Université Paris V Descartes en 2015. En parallèle de sa recherche plastique qui s'intensifie dès 2012, elle enseigne dans des écoles d'art, dans les Bouches-du-Rhône où elle vit.
L'exposition BLOOMING SKIN, programmée à la Galerie Lligat à partir du 25 mars 2021, pré- sente les travaux de Marielle DEGIOANNI dont la pratique est centrée sur le papier - du dessin (crayon, stylo, aquarelle) à la perforation.
Ses compositions célèbrent la miniature pour mieux concentrer l'intimité et la distinction de l'image. Les formes - corps féminins, fleurs, végétaux, tiges, bourgeons, chevelures, ani- maux - le plus souvent graciles et juvéniles, naissent de perforations successives réalisées à la pointe métallique, associées au crayon et à des touches d'aquarelle. Ces perforations sont autant de pénétrations de papier qui signent l'image, avant même que la figure dessinée ne soit totalement perçue, identifiée.
Au premier regard sur l'œuvre, il y a l'espace vide, puis les marques distinctives, des trouées dont les bords en relief font bourgeonner le papier. La perforation implique un double geste de pénétration et de retrait qui rehausse les entours de chaque cavité et joue avec le verso et le recto de l'image érogène. Ces stigmas tiennent à l'écart le dessin et donnent moins à voir qu'à sentir la peau du papier, sa puissance subjectile.
Le féminin, le végétal et l'animal sont les thèmes majeurs qui irriguent la recherche de Marielle DEGIOANNI. Ils sont abordés du point de vue de la poussée, de la prolifération et de l'énergie vitale. Le bourgeonnement, les états naissants et germinaux questionnent le corps sexué, la pulsion.
Au fil des scènes intimes, l'hybridité des corps et la métaphore participent à la création d'une mythologie où la pureté et l'étrangeté sont indissociées. Les rehauts d'aquarelle garance ajoutent à la naissance d'un sein, d'un sexe, d'une bouche, la gemmation du désir. Chacune de ces images sacralise les prémices de la sensualité et se constitue en " scène érectile " où le papier devient la chair à effleurer.