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Populistes, libéraux et idiots - Comment vivre en démocratie aujourd'hui, une conférence de Christian Michel organisée par l'Institut Libéral

Publié le 24 mars 2021 par Francisrichard @francisrichard
Populistes, libéraux et idiots - Comment vivre en démocratie aujourd'hui, une conférence de Christian Michel organisée par l'Institut Libéral

Ce jour, à dix-huit heures, pendant une heure, avait lieu une conférence de Christian Michel sur le thème:

Populistes, libéraux et idiots - Comment vivre en démocratie aujourd'hui.

Politique de confinement sanitaire oblige, cette conférence organisée par l'Institut libéral était accessible en ligne sur inscription via ZOOM, le conférencier parlant depuis Londres.

La démocratie est une forme de gouvernement relativement récente, même si ses origines remontent à la Grèce. Au moment des Lumières elle est apparue concomitamment avec le libéralisme, mais elle ne se confond pas avec lui.

Le 2 avril 1917, le président Wilson prononce un discours devant le Congrès des États-Unis. Sa doctrine pour leur entrée en guerre se résume en ces termes:

Faire du monde un lieu sûr pour la démocratie.

On ne peut pas dire que cet objectif ait été atteint, puisque vingt ans plus tard l'Allemagne est devenue nazie, l'Italie fasciste et que les autocraties ont fleuri un peu partout.

Trente ans après la chute du Mur de Berlin en 1989, on peut dire que c'est enfin chose faite, sauf que la démocratie n'est pas celle que l'on attendait si l'on entend par ce concept un processus de recherche de la justice et de la vérité.

Pourquoi? Parce que la démocratie telle qu'elle s'est répandue n'est pas une démocratie de délibération mais une démocratie de vote et que l'énergie du vote y est dissipée.

Les dirigeants de ce type de démocratie veulent toujours plus: plus d'adhérents, plus de pouvoirs. Autrement dit ils captent l'énergie du vote populaire.

Christian Michel voit une analogie entre le vote et la possession d'un franc suisse. Quand on possède un franc suisse, on ne possède pas grand chose. À partir du moment où il est déposé dans une banque, c'est elle qui le valorise et c'est à elle dès lors qu'il appartient.

Aussi d'aucuns, pour éviter toute médiation, sont-ils tentés par l'homme providentiel, le chef, le sauveur qui agit dans l'intérêt de la nation... De toute façon, la démocratie de vote ne dit rien de ce qui est fait du pouvoir...

Le libéralisme, lui, parle des libertés individuelles, celles de circuler, de s'exprimer, etc. et des droits de propriété. Aussi peu importe ceux qui sont au gouvernement du moment que, s'ils ne cherchent pas le bien des gens, ils ne leur causent pas de torts.

Le monde occidental vieillissant est-il prêt à entendre le message libéral? On peut en douter. Les populistes et les progressistes ont peur. Les premiers pour ce qui existe, les seconds de ce qui existe.

Les populistes de gauche comme de droite sont conservateurs, mieux ils sont réactionnaires, voire contre-révolutionnaires. Ils s'opposent en effet en vain à ce qu'on appelle la troisième révolution industrielle née de la technologie de la fin du XXe siècle, sur laquelle on ne reviendra pas.

En tout cas les libéraux n'ont rien à attendre du vote. Ils ne convaincront pas avec des idées ou des analyses, mais en prêchant d'exemple. François d'Assise donnait ainsi le travail en modèle.

À l'instar d'Épicure, qui était un idiot, en ce sens qu'il n'était pas citoyen (moins qu'un homme) et ne participait pas à la vie politique, les libéraux devraient s'inspirer du portrait qu'en dresse Diogène Laërce

Il ne s'occupera en aucune façon de politique, mais il ne se retirera pas de la société.

Les libéraux doivent constituer des communautés électives pour contrecarrer l'atomisation de la société, due à la disparition des corps intermédiaires, avec pour conséquence que l'individu se retrouve seul face à l'État.

L'État-providence, conçu par Bismarck, est la marque des social-démocraties. Ce sont elles qui ont atomisé les sociétés. Par exemple, les syndicats sont devenus superflus puisqu'il y avait les lois sociales pour remplir leur rôle.

Seulement les social-démocraties sont dans une impasse. Les États sont de plus en plus dépourvus de la masse financière que leur assuraient jusque-là les entreprises, car un grand nombre d'entre elles délocalisent pour échapper à leur prédation. 

C'est pourquoi les libéraux doivent dire aux gens qu'ils ont du pouvoir, notamment celui que leur donne la technologie, et qu'ils doivent, sans pour autant se renfermer dans une bulle, vivre indépendamment de la politique.

Francis Richard


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