Un été immense, presque roux,
Rompu le pain, la gloire,
Oublié jusqu’au sens des désastres anciens.
Je prendrai une chambre, j’écrirai un livre.
Où rien ne sera dit d’essentiel
Ni le rêve des hommes ni la tendresse des femmes,
Un livre solitaire soulevé de flammes.
Octobre. Premières ombres
Dans les roseaux près de la grève, à mon ami le plus ancien
J’en lirai des passages, puis, le voyant las,
Nous irons boire, lui l’anis, moi le vin très bleu.
18 mars 1964
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Yves Martin (1936-1999) – Manège des mélancolies (La Table Ronde, 1996)