ELLE, c'est la femme de ma vie. C'était. L'imparfait du verbe "être" me contraint à accumuler les relations sans lendemain, histoire de me distancer de mon bel amour chaviré.
Leonardo Vespucci, 42 ans, a sans doute eu la trouille d'être heureux avec ELLE. Il l'a laissée partir de peur sans doute de mener avec ELLE une vie de routine, sans brillance.
Les quelques contacts qu'il ait encore avec ELLE se font à distance, sur un réseau social ou par SMS. Mais, quand ce n'est pas l'un qui bloque ou interrompt l'échange, c'est l'autre.
Depuis la rupture, comme son célèbre homonyme du XVe siècle, il navigue, non pas d'un continent l'autre, mais d'une femme l'autre, ne retenant finalement aucune d'entre elles.
Bossant dans les RH, il recherche avant tout le facteur humain (et les profils qui l'intriguent): En tout cas j'essaie car je suis un homme de peu de ressources tout compte fait.
Quand il ne se livre pas au sexe ou à ses dépendances, bières ou vodkas, il écrit. Plutôt que l'histoire, c'est le style qui lui importe, comme Philippe Djian, à qui il donne raison.
Sinon, en tant qu'écrivain, dont un premier roman est paru, ses influences viennent d'auteurs américains, tels que Steinbeck, Carver, Kerouac, Hemingway, Fante, Bukowsky...
Après la tempête qu'a déclenchée sa rupture avec ELLE, c'est l'amitié qui le maintient à flot à L'heure des naufrages. Car il peut compter sur David, Gégé, Laurent ou Gabri.
Tout a une fin: celle d'un ami (un frère), celle de son amour pour ELLE, celle du vagabondage sexuel etc. Ne reste plus à cet être abîmé que de s'assembler à qui lui ressemble...
Francis Richard
L'heure des naufrages, Pier Paolo Corciulo, 188 pages, Les Éditions Romann