Le monde a changé depuis un an et la bataille fait rage de savoir si nous retrouverons le monde d'avant ou celui d'après.
Regardons peut-être différemment cette dichotomie : concrètement, c'est certainement l'équivalent de 5 ans d'adoption technologique qui a été compressé en quelques mois pour engendrer l'un des plus grands changements dans la culture de travail actuelle, avec des avis qui divergent sur les bénéfices ou non du basculement derrière un écran selon le contexte ou le profil (voir Baromètre annuel du télétravail 2021 de Malakoff Humanis).
Les anthropologues appellent la période que nous avons vécue (et vivons encore) une expérience liminale (ce que nous appelons dans l'approche stratégique de réinvention du RX-Thinking© la post-normalité "une période intermédiaire où de vieilles orthodoxies meurent, de nouvelles doivent encore naître et où très peu de choses semblent avoir du sens du fait de la présence concomitante de complexité, confusion et contradictions").
Le terme de "liminalité" a été utilisé à l'origine pour décrire un rite culturel de passage : une tribu teste les limites des jeunes membres, à la fois physiquement et mentalement, pour les préparer à la transition vers l'âge adulte. C'est un concept qui peut également être appliqué à des transitions importantes dans notre vie organisationnelle, y compris celles provoquées par la pandémie actuelle.
Une expérience liminale a trois caractéristiques fondamentales :-
Il s'agit d'une séparation forcée et prolongée des façons "normales" d'être et de faire.
Nous avons toutes et tous pour la plupart connu ce sentiment, à un moment donné, de sorte de dislocation physique et émotionnelle de notre rôle et de nos repères d'avant la pandémie. -
Une expérience liminale implique une rupture prolongée avec le familier, elle ne la remplace pas complètement.
Pendant la pandémie, nous avons vu la capacité d'entreprises, d'organisations, de personnes à maintenir un "service normal" en mobilisant des moyens souvent radicalement différents. Dans le même temps, les frontières entre vie professionnelle et personnelle ont été presque effacées. - Quand l'expérience liminale (ici la pandémie) prend fin, ceux qui ont "survécu" reviennent transformés ou changés de façon durable (même si l'envie actuelle de revenir au monde connu d'avant existe/persiste).
Deux questions se posent, nous répondrons dans ce billet spécifiquement à l'une d'entre elles :
Comment sortir un instant du mode "survie" et s'interroger sur la façon de tirer le meilleur parti de ces changements, tant pour nous-mêmes que pour les organisations ?
et plus directement "Comment rafraîchir la page ?" pour reprendre l'expression de Satya Nadella dans son livre éponyme.
Pourquoi "rafraîchir la page ?" Tournons-nous un instant vers l'évolution des compétences-clés pour le futur telles que définies par le Forum Economique Mondial. Vous noterez l'évolution entre la version "Compétences pour le futur en 2020" et "Compétences pour le futur 2025" (analyse produite en octobre 2020, soit durant la pandémie).
Pour rappel, le rapport du Forum Economique International renseigne sur l'évolution du marché du travail et les compétences-clés à mettre en perspective pour rester pertinents ou éviter l'obsolescence.
Si le rapport pour 2020 avait mis en exergue les soft-skills (compétences douces), celui de 2025 prend en compte la mutation technologique* et la reconfiguration du marché du travail liée, il nous dit en synthèse :
"L'adoption accrue de la technologie entraînera une évolution des compétences demandées dans tous les emplois au cours des cinq prochaines années, et les déficits de compétences continueront d'être importants.
Pour les travailleurs qui conserveront leur emploi, la part des compétences de base qui changera d'ici 2025 est de 40 %, et 50 % de l'ensemble des employés auront besoin d'une requalification (soit une augmentation de 4 %).
La pensée critique et la résolution de problèmes figurent en tête de liste des compétences qui, selon les employeurs, prendront de l'importance au cours des cinq prochaines années. Ces compétences sont constantes depuis le premier rapport en 2016. Mais les nouvelles compétences qui émergent cette année sont des compétences en "gestion de soi" telles que l'apprentissage actif, la résilience, la tolérance au stress et la flexibilité.
*Le WEF estime que d'ici 2025, 85 millions d'emplois pourraient muter à cause d'une modification de la division du travail entre l'homme et les machines. Mais il est possible que d'autres emplois - 97 millions - apparaissent plus adaptés à cette nouvelle donne
Ce que nous dit la nouvelle "mouture" proposée par le Forum Economique Mondial en filigrane c'est "développer les compétences créatives et innovation". En effet, les dix items relèvent des postures et pratiques de l'innovation !
Mais pas celles d'hier ! Il est temps de repenser la façon dont nous faisons de l'innovation dans un monde qui nous pose de nouveaux défis et attend de nouvelles réponses plus responsables, plus inclusives et plus enthousiasmantes.
L'innovation ne vient ni d'un algorithme, ni du passé ; elle vient de l'hypercréativité personnelle des individus et de leur capacité à la déployer en résonance avec eux-mêmes et le futur.
En début de confinement 2020, nous avions basculé en ligne nos ateliers phares et "outils phares" pour développer ces compétences innovation autour d'un parcours "les Sauts créatifs", une approche qui offre des outils et bases-clés pour innover en contexte ultra-contraint.
Nous les repensons aujourd'hui à l'aune d'une approche plus créatrice centrée innovation positive que nous avons développée, le RX-Thinking© , approche de transformation qui s'adresse plus spécifiquement aux CoDir, CoDiRH et entrepreneurs.
Avec les #SautsCréateurs, nous adaptons pour les managers le principe éprouvé des #SautsCréatifs et du RX-Thinking pour les aider à développer durablement les conditions de l'innovation plus responsable au quotidien et dans un monde incertain.
Voici un avant-goût en images des #SautsCréateurs, pour en savoir plus cliquez ici