Titre original : Centigrade
Note:
Origine : États-Unis
Réalisateur : Brendan Walsh
Distribution : Genesis Rodriguez, Vincent Piazza
Genre : Drame
Durée : 1h37
Date de sortie : 16 mars 2021 (VOD)
Le Pitch :
En Norvège, alors qu’ils parcourent les routes enneigées, Naomi et Matt décident de faire une halte. À leur réveil, ils s’aperçoivent rapidement que leur voiture a totalement été ensevelie par le blizzard. Piégés, ils tentent de s’organiser au mieux afin de se donner les meilleures chances de survie. Le fait que Naomi soit en fin de grossesse compliquant considérablement la donne. Histoire vraie…
La Critique de Centigrade :
Monteur ayant notamment travaillé aux côtés de Paul Thomas Anderson sur The Master, Brendan Walsh est passé depuis peu à la réalisation à la télévision, sur les séries Royal Pains et Nurse Jackie. Walsh qui aujourd’hui fait son entrée dans la cour des grands à travers l’illustration du calvaire subi par un couple d’Américains en 2012. Un film qui vient se placer dans le sillage de ces histoires de survie cantonnées à un seul et unique lieu comme l’excellent Buried ou encore 127 Heures, qui à ce jour, est probablement le mètre-étalon de ce sous-genre plutôt casse-gueule…
En-dessous de zéro
Un homme et une femme sont bloqués sous plusieurs centimètres de neige glacée. Pendant une heure et trente-huit minutes ! Comme jadis Ryan Reynolds dans un cercueil ou James Franco dans un canyon… Le défi de ce genre de huis-clos consiste à maintenir en haleine le spectateur. On connaît les ficelles et non, ce n’est pas évident de se sentir pleinement investi tout ce temps si les clichés défilent sous nos yeux et que finalement, seul le décors change. C’est d’ailleurs un peu la crainte qui accompagne les premières minutes de Centigrade. Le scénario rentre dans le vif du sujet très rapidement et au bout d’une demi-heure, toutes les tentatives pour s’extraire de ce sarcophage glacé sont déjà épuisées…. Sans s’économiser, Centigrade a au moins le mérite d’y aller franchement tout en essayant, par la suite, de ne pas faire retomber la pression. Cela dit, c’est tout de même ce qu’elle fait. Un peu en tout cas car jamais Brendan Walsh ne lâche l’affaire, quitte à ne jamais parvenir non plus à véritablement transcender les clichés qu’il reprend à son compte avec une sincérité appréciable.
Givrés
Il devient rapidement évident que Centigrade ne sera pas le nouveau 127 Heures. Mais compte tenu des limites imposées par le script, ainsi que du refus de Brendan Walsh de trop tirer sur la corde en jouant sur les flash-backs (il n’y en a aucun), ce n’est pas si grave. Non car au fond, ce que Walsh fait, il le fait bien. Sans prétention, le réalisateur/scénariste s’applique à exploiter son espace confiné et surtout, fait confiance à ses acteurs. À Genesis Rodriguez en particulier, qui livre une performance viscérale. L’actrice et son partenaire, Vincent Piazza, étant pour beaucoup dans la réussite de l’ensemble. Alors certes, de par son côté très classique et conventionnel, Centigrade n’est pas le film de l’année. Dans le genre, l’oublié The Canyon (avec Yvonne Strahovski) s’avérait plus palpitant, même si son environnement était plus vaste. On pense également à Frozen (rien à voir avec La Reine des Neiges) dans lequel trois amis se retrouvaient bloqués sur un télé-siège, qui était supérieur car moins routinier. Mais force est de reconnaître qu’avec les cartes dont il dispose, Brendan Walsh s’en est plutôt bien sorti.
En Bref…
Porté par un formidable duo d’acteurs, Centigrade n’évite pas les clichés inhérents au film de survie en milieu (très) clos mais s’avère néanmoins méritant.
@ Gilles Rolland