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Ce qu’il faut d’air pour voler, Sandrine Roudeix… coup de coeur !

Par Antigone

Ce qu’il faut d’air pour voler, Sandrine Roudeix… coup de coeur !

❤ Ce livre a mis du temps avant de trouver le chemin de ma boîte aux lettres. Il m’avait en effet été d’abord proposé par l’auteure. Ne le voyant pas arriver, je l’avais également demandé lors d’une opération Masse critique de chez Babelio. Et il n’est encore une fois pas arrivé. Un grand merci aux éditions Le Passage d’avoir donc à ce moment là réitéré l’envoi car ce livre est un gros coup de coeur de lecture qui valait largement la persévérance et l’attente ! De Sandrine Roudeix, j’avais lu Les Petites mères et le fabuleux et inoubliable Diane dans le miroir, j’étais donc très impatiente de lire son nouvel opus. Dès les premières pages, j’ai reconnu son écriture précise, juste et forte. L’histoire commence alors que le fils de la narratrice, à peine majeur, décide de quitter le nid familial qu’ils formaient à eux deux, avec ce qui semble être du rejet et une grande indifférence. Cette mère, à la fois blessée et soufflée, retranchée dans sa solitude, se remémore alors tout le chemin parcouru, de la rencontre avec le père de l’enfant à ce moment si particulier et douloureux du départ. Plus que de concentrer son propos sur cet épisode du « nid vide », Sandrine Roudeix nous conte alors la grande épopée intime du lien et de la maternité, les doutes, les erreurs et les réussites, dans un élan très fort de sincérité et de réalisme. Et j’ai été plus que touchée par ce récit, dans lequel je me suis reconnue à de multiples reprises, alors que mon histoire est différente. Mais en ce moment, avec mes enfants âgés de 15 et 20 ans, dans un contexte sanitaire particulier où la promiscuité est exacerbée, presque toujours à la maison, je ressens fortement cette problématique de l’air entre nous qu’il faudrait parfois insuffler pour leur permettre de prendre leur envol. Merci donc à Sandrine Roudeix pour ce partage d’une grande émotion et pour ce roman qui met en lumière cette évidence : quoique l’on fasse en matière d’éducation, nous ferons des erreurs, et quoique l’on fasse, ce sera pour le mieux. Car être mère d’adolescents, je le constate tous les jours, c’est ne rien maîtriser du tout, s’inquiéter beaucoup, grappiller les moments de tendresse et souffrir oui, bien sûr, quand le moment de laisser de l’air entre eux et nous est arrivé. La finesse d’analyse de Sandrine Roudeix dans ce texte, qui m’a fait monter les larmes aux yeux à de multiples reprises, fait battre le coeur, est un superbe cadeau.

« Même si notre conflit à toi et moi ne sera pas fait du même bois, chacun son lien, chacun son récit, tu porteras forcément mes blessures, mes attentes et mes tensions, les mélangeant à celles de ton père pour construire ta souche au sixième rang de cette lignée, et tout ce que j’aurai essayé de faire différemment, plus à l’écoute plus présente moins conventionnelle plus valorisante, n’y changera rien. On abîme toujours d’autres passés en voulant réparer le sien. »

Editions Le Passage – 7 janvier 2021

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…1 2 3 4 5

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