MODE DE FINANCEMENT ALTERNATIF AU CREDIT A LA CONSOMMATION, LA LOCATION LONGUE DUREE PRESENTE DE SERIEUX INCONVENIENTS. EXPLICATIONS.
Traditionnellement la location longue durée (LLD) s’appliquait dans le secteur automobile. L’usager loue son véhicule à un constructeur qui en reste propriétaire. Au fil du temps, la LLD proposée par les grandes enseignes de distribution a gagné les secteurs de l’électroménager et de l’informatique. Avec la location avec option d’achat (LOA), ces formules de crédit bail aux particuliers connaissent un fort développement : leur encours a bondi de 253% en six ans, passant de 5,7à 17,6Md€ entre mars 2014 et mars 2020.
« Alors que la location avec option d’achat est assimilée à un crédit à la consommation, la location longue durée échappe à cette réglementation car elle n’a pas pour finalité l’acquisition du bien financé » avertit
la Cour de Comptes dans son dernier rapport annuel.
Rien de plus facile que de faire rêver des consommateurs naïfs et modestes. Sans avoir à payer comptant, ils peuvent « s’ offrir » des produits courants comme la téléphonie mobile, l’électro-ménager et les équipements multimédia. Mais ce dispositif est assorti de pièges :
° Des indemnités en cas de remboursement anticipé.
Dans un crédit à la consommation, l’emprunteur peut effectuer un remboursement anticipé, le plus souvent sans indemnité. En revanche, dans un contrat de location longue durée – portant généralement sur 24 à 48 mois selon le type de produits – la résiliation anticipée n’est pas encadrée. « Les conditions générales de quatre enseignes de la grande distribution pratiquant la location longue durée, consultées par la Cour en juillet 2020, prévoient la possibilité de résiliation anticipée. Mais celle-ci est assortie du paiement de l’intégralité des mensualités dues jusqu’au terme du contrat initial » poursuit la Cour des Comptes. Peu nombreuses,
les exemptions ne couvrent généralement pas les principaux accidents de la vie : perte d’emploi, maladie, invalidité….
° Peu de vérification de la solvabilité de l’emprunteur
Les obligations portant sur le distributeur d’un crédit à la consommation en matière de vérification de la solvabilité de l’emprunteur n’ont pas d’équivalent pour la location longue durée. Pourtant dès la signature du contrat de LDD, le client devient redevable de l’ensemble des mensualités prévues. Et ce, même s’il souhaite restituer le bien loué avant l’échéance du contrat.
° Peu d’informations fournies au client
De plus, les informations fournies au client sont notablement plus limitées lors de la signature d’un contrat de location longue durée.
Avant la signature du contrat de LDD, le client ne dispose pas systématiquement des informations permettant d’arbitrer entre l’acquisition et la location longue durée. Durant le contrat de LDD, il n’est pas informé des loyers déjà versés et de ceux restant dus.
° Un coût élevé
Pour un téléviseur, un loyer de 8,38 euros sur 48 mois atteint 432 euros. Alors qu’il ne revient que 283 euros à l’achat. Généralement un téléviseur peut être conservé pendant 8 ans. Le tableau ci-après illustre le match LDD et Achat
° Des frais élevés en cas d’impayé
Autre inconvénient : en cas de défaillance, le client s’expose à des frais librement fixés par le contrat. A savoir des frais forfaitaires variables pour rejet de prélèvement et des intérêts de retard calculés pour certains à un taux proche du taux d’usure !
Alors que les LDD s’avère finalement plus chère que l’achat, à quand une réglementation plus strict pour l’encadrer et protéger les consommateurs ?
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