Cette équipe de l’Oregon Health & Science University (OHSU) confirme le rôle clé du sommeil dans la guérison des traumatismes crâniens. En cause le système d'élimination des déchets du cerveau, qui favorise la récupération. Cette étude par IRM, publiée dans le Journal of Neurotrauma, révèle, de la même manière, les effets délétères d'un mauvais sommeil sur la récupération de lésions cérébrales traumatiques.
Les chercheurs de l’OHSU ont utilisé une nouvelle technique d'imagerie par résonance magnétique pour évaluer les espaces périvasculaires qui entourent les vaisseaux sanguins du cerveau : la technique mesure précisément les changements dans les espaces périvasculaires du cerveau, qui font partie du système glymphatique, qui élimine les déchets métaboliques.
Le système glymphatique a besoin de sommeil
Ces espaces s’élargissent avec le vieillissement et ce phénomène a été associé au développement de la démence. L’étude menée auprès de vétérans montre que les participants qui dormaient mal présentent cet élargissement mais aussi plus de symptômes en cas de commotion cérébrale.
L’auteur principal, le Dr Juan Piantino, professeur de pédiatrie et de neurologie) à l'École de médecine de l'OHSU et son équipe sont parvenus à mesurer très précisément cette structure et compter le nombre, l'emplacement et le diamètre des canaux, chez un groupe de 56 vétérans.
La recherche confirme que le sommeil joue un rôle clé dans l'élimination des déchets du cerveau après un traumatisme crânien. Un mauvais sommeil, ajoute l’auteur, risque aussi de compromettre ce mécanisme d’élimination des déchets du cerveau : « Imaginez que votre cerveau génère tous ces déchets et que tout fonctionne correctement. Ensuite, vous subissez une commotion cérébrale. Le cerveau génère beaucoup plus de déchets qu'il doit éliminer, mais le système ne fonctionne pas de manière suffisamment efficace ».
Un nouvel outil IRM pour suivre le déclin cognitif : la méthode pourrait être utile pour prédire quelles sont les personnes âgées les plus à risque de troubles cognitifs, dont la démence. La recherche ajoute aux preuves croissantes de l'importance du sommeil pour la santé du cerveau et pour la santé globale. C’est un facteur de mode de vie au même titre que l’alimentation ou la pratique de l’exercice.
Améliorer le sommeil doit rester un objectif sanitaire en population générale, rappellent les chercheurs- au-delà de la récupération des traumatismes crâniens.
Source: Journal of Neurotrauma 18 Feb 2021 DOI: 10.1089/neu.2020.7447 Link between mild traumatic brain injury, poor sleep, and MRI-visible perivascular spaces in Veterans
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Équipe de rédaction SantélogMar 20, 2021Rédaction Santé log