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Exploitation et blanchissement du bois : Voici comment le gouvernement contrefait des documents administratifs

Publié le 19 mars 2021 par Tonton @supprimez

Pour parfaire les crimes financiers perpétrés par le Cameroun et le Vietnam, les agents du ministère de la Forêt et de la faune paraphent et signent les lettres de voiture à blanc pour blanchir le bois exploité illégalement.

Le Minfof et la mafia main dans la main ! Les sociétés vietnamiennes représentées par le Jessan Tan, (société vietnamienne non enregistrée exerçant au Cameroun sous le couvert de l’association des Baka/Bantu pour le développement durable de Ndjibot et Ngoulminanga « Asba »), pillent, dépouillent des Camerounais. Comme dans les meilleurs polars, Enoumedi Noah Joss Cedar représentant de l’Asba, a bénéficié d’un accord de renouvellement de l’autorisation spéciale de coupe de sauvetage No 1078/Ascs/Minfof/Setat/Sg/Df/Sdaff/Sdfc /Ssafcc du 14 mai 2019, légalisé par le Minfof et dont l’autorisation du démarrage effectif des activités a été scellée le 04 juin 2019 par Georges Amougou Ondoua, délégué régional des Forêts de l’Est, pour être échu le 31 décembre 2019. Dans le fond de l’accord, « il est question d’exploiter 20 000 mètres cubes de bois dans le secteur nord de la zone tampon de la réserve du Dja, dont plus d’une douzaine d’essences confondues », rapporte notre source.

Comme pour ainsi dire, la mission de recoupement dans certains parcs à bois du département du Mfoundi dans la région du Centre, par la Ligue camerounaise des droits de l’homme, la démocratie et la gouvernance (Licamdh), suite à une dénonciation d’arnaque des agents du Minfof n’est donc qu’une figure de l’iceberg. Pour faire une sorte d’amende honorable, Jules Doret Ndongo, patron dudit ministère à travers une note dont le Messager a reçu copie articule « Je vous demande de sensibiliser les délégués départementaux et les chefs de postes…

De redoubler de vigilance, en veillant à ce que les signatures sur les lettres de voitures avant départ chantier, soient scrupuleusement conformes aux lieux d’exploitation et aux bois transportés. Je tiens la main ferme à la strict application des présentes directives ».A l’analyse, cette note No 1222/L/Minfof/Cab/Setat/Sng/cg du 16 février 2021, laisse voire clairement la volonté du ministre de se faire livrer davantage à la Commission nationale anticorruption du Cameroun (Conac).

Criminalité financière

Au total entre janvier 2016 et juillet 2020, 132 000 mètres cubes de grumes soit plus de 170 milliards de dollars ont été volés. Entre temps, 14 sociétés vietnamiennes suspendues par le Minfof le 04 septembre 2020 pour blanchissement du bois.En décrivant le commerce lucratif et le système de blanchissement mis en place par ces deux gouvernements qui se poursuit de plus belle, un responsable de Hai Duong(l’une des sociétés vietnamiennes) déclare à notre source : « Ces noires ne sont pas intelligents. S’ils pouvaient le faire, nous ne serions pas là ».Un responsable de Dai Loi Trading, la plus grande société vietnamienne établie au Cameroun, affirme que le contrôle n’est pas un obstacle. « Nous savons que le Pachyloba, le sapelli, le Wengue, le Pao rosa sont interdites, mais ce n’est pas un problème puisque nous continuons de charger le bois chaque jour. Il suffit de passer un accord avec les Douaniers : pour ce bois-ci, je paie combien ? Vous allez payer 100 000 Fcfa (179 dollars Us) ou 150 000 Fcfa (269 dollars Us) par mètre cube de bois et voilà, le marché conclut ».

En ce qui concerne l’exportation du bois, les textes prescrivent 15 centimètres de sciage mais sur place à Douala nos sources signalent 250 centimètres pour ces véreux. « Pour éviter les problèmes, versez 100 000 Fcfa de plus par mètre cube à ces contrôleurs et le tour est joué », confie Hai Duong, entreprise vietnamienne. En bref, les forêts du Cameroun se vident. Et pourtant la gouvernance forestière au Cameroun est à la croisée des chemins, les initiatives comme l’Apv sont au point mort, alors que ces opérateurs illégaux s’attaquent aux forêts, aux populations et à l’économie nationale pour ternir les temples vietnamiens.

Axel ABANDA (Stg)


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