Bête Est La Cour Suprême (parfois)

Publié le 02 mars 2021 par Hunterjones

Une chose qui m'a toujours semblé absurde, et qui le reste, est que les Cours Suprêmes, aux États-Unis comme au Canada en tout cas, n'ont jamais besoin d'expliquer leurs décisions. 

C'est particulièrement bête. Voilà quelques privilégiés à qui on a donné le droit, à vie, d'avoir le dernier mot et qui ne justifieront jamais la raison pour laquelle on les as placé là: leur bon jugement. Croyez-le ou non, c'est Donald Trump qui me l'a appris, c'est plutôt parce qu'ils n'ont justement PAS nécessairement de bons jugements. Aux États-Unis, c'est pire. Bien qu'ici aussi, on choisisse nos juges en souhaitant qu'ils/elles soient de notre allégeance politique, on ne le sait pas vraiment au final. Les juges, de par leur nature, doivent avoir une indépendance. Leur seul guide doit être la justice. Aux États-Unis, encore plus sous les années Trump, les juges avaient tous une couleur politique claire. 


Le juge Kavanaugh, le mâle agresseur qui aimait la bière, était clairement un supporteur des riches de Donald Trump. La conservatrice et triste Barrett est une maladie qu'il faille soigner: l'aveuglement religieux. 

La religion, je l'ai toujours dit et le répète, ne devrait jamais affecter autrui. C'est personnel. Croyez à ce que vous voulez, mais comme un artiste musical, un auteur, ne l'imposer jamais ailleurs. Si vous trouvez du bon dans votre religion, tant mieux pour vous. Mais je ne vous impose pas Yo La Tengo ou Albert Camus. N'imposez à personne Jésus. C'est un brillant personnage de roman, qui a lancé le plus beau msssage au monde qui est "aimez vous les uns, les autres". Mais ne demandez pas à tout le monde de croire à son existence passée. Et surtout, n'imposez pas vos interprétations dans notre vrai quotidien. 


Vendredi dernier, la cour suprême des États-Unis a bloqué une motion restrictive en raison de la pandémie actuelle, qui empêchait les églises des É-U de rassembler des tas de gens sous leur clocher. Parce que la situation est si tragique aux É-U, qu'un rassemblement, même de gens masqués, promet la mort du quart des gens sur place, ce jour-là. Et jamais, elle n'a été obligée d'expliquer son non-sens. Parce que la cour suprême, c'est bête comme ça.    
Mais la plupart ont compris. C'est parce que la cour suprême est contaminée. Contaminée par la religion. Dans une xème fois où l'ombre s'est dressé sur le bon sens, au pays de l'Oncle Sam, un bref communiqué a donné le résultat du vote, 100% partisan, de 6-3, les 6 juges conservateurs votant pour Jésus, les 3 Démocrates votant pour la race humaine sur terre. On a ensuite dit que la décision (car c'est la seule explication qu'on donne en général, une référence à un cas précédent) était basée sur South Bay United Pentacostal Church vs Newsom

South Bay United Pentacostal Church vs Newsom était la même décision, mais en Californie, en février qui vient à peine de se terminer. Aussi gagné par la même marge de 6-3, avec les mêmes vents soufflant les même directions politiques. 


Un juge politisé c'est toujours aussi logique qu'un arbitre portant le gilet d'un des clubs du match qu'il officie. 

Ce n'est pas 100% mauvais, à bien y penser que les plus lunatiques flirtent tant avec le suicide choisi, mais ça reste extraordinairement grave de penser que les décisions des juges, aux États-Unis, auront le dernier mot céleste. 

Il est assez troublant de constater que les décisions des juges de la cour suprême des É-U, avant que la juge Ruth Bader Ginsburg ne décède, soient majoritairement guidée par la justice et le bon sens, et que suite à la nomination express de la juge Amy Conne  Coney Barrett, les décisions soient maintenant extrêmement pieuses. Et aussi contrindiquées que dangereuses. 


Dès l'arrivée du cancer de Barrett, en novembre, on prenait des décisions qui défiaient le bon sens terrestre. On bloquait une première fois l'interdiction de se rassembler dans les églises de New York. On a réussi à soutirer à Barrett quelques explications qui étaient tristes à entendre. Elle disait qu'il était absurde pour elle qu'on puisse laisser les gens se rassembler dans les centres d'achats, les Walmart, les épiceries mais qu'on refusait les rassemblements dans les lieux de culte. 
On croyait entendre Homer Simpson raisonner. 

DANS UN CENTRE D'ACHATS, DANS UNE ÉPICERIE, ON PASSE.

DANS UN LIEUX DE CULTE, ON RESTE ENSEMBLE SUR PLACE. 

Mais c'est elle qui a le dernier mot. 

Cette ferme croyante aveugle


Parlant d'aveuglés. Mike Ward a dit maintes et maintes fois, entre 2010 et 2013, sur scène, dans un but comique, de Jeremy Gabriel, atteint du syndrome de Treacher Collins, jeune garçon qui avait chanté pour Céline Dion et le pape et un peu partout, qu'il pensait que la maladie "du petit Jérémy" était mortelle. Et que tout le monde était gentil avec lui simplement parce qu'il savait qu'il allait mourir de toute manière, très bientôt. Et que quand ils ont réalisé qu'il ne mourrait pas, ils avaient essayé de le noyer, sans succès. 
Ces mots ont traumatisé le jeune homme, extraordinairement facile à ostraciser de par sa seule condition. Ils ont troublé sa relation avec ses propres parents. Il a eu des idées suicidaires et la cour du Québec, la Cour d'appel du Québec, la Cour du Canada, la Cour Suprême du Canada ont tous été dans la même direction, la direction humaine, et ont condamné le mauvais humour, le forçant à verser 35 000$ à la victime. L'unique victime, c'est Jérémy Gabriel. Ward et son équipe ont ensuite témoigné, en février dernier, devant la cour d'appel de la Cour Suprême du Canada. C'est vraiment, la toute dernière chance qu'il a de ne pas payer Jérémy.   
Parce que c'est surtout ça qu'il ne veut pas faire. Le payer. Je pense pas être le seul à trouver que cet acharnement judiciaire ne fait que confirmer le côté naturellement intimidateur d'un humoriste qui ne voudra jamais concéder que c'est tellement facile de se moquer des moins chanceux. Et qui ne voudra jamais vouloir se reconnaître des torts dans tout ça.
La libeurté (sic) d'expression n'est pas en jeu dans ce cas là autant que le jugement. Justement on l'a eu plusieurs fois ce jugement. Et Ward ne le digère toujours pas. Chacun son tour pour la digestion dirons certains.

J'ai hâte de voir si notre cour suprême sera bête elle aussi, dans ce dossier. 

Il s'agit d'un cas d'intimidation. Intimidation qui se continue de cour de justice en cour de justice.    

Ward se magasine une Coney Barrett ou un Kavanaugh par ici.