qui affecteront ma vie
je vis l’amour dans des chambres délabrées
et non dans des jardins fleuris
Et voilà que je trouve le vers le plus beau
ce qui dérange mon rêve est un coup de klaxon
mes réflexions sur ma vie en tête
et une tache de graisse sur mon pantalon
Un spot publicitaire ricaneur et importun
vient s’ajouter à la fin d’un film touchant
l’affection perd son sens
et la haine devient versatile pourtant
A côté d’un cadavre d’enfant
vit en moi un enfant qui rit
on a oublié d’éprouver une joie pure
et de se tourmenter, c’est fini
Un ciel existait autrefois
un ciel infini bleu et vaste
où errent maintenant les nuages engourdis
comme des chiens malades
La mer enchaînée par des brise-lames
est en voie de devenir une eau croupissante
un marais installé en nous
répand son venin dans la nature rayonnante
Assiégé, je dois prendre des décisions
qui affecteront ma vie
mais rien ne pourra faner l’amour verdi par moi
dans des terres arides sans fruits
1978
***
Ataol Behramoğlu (né en 1942 à Çatalca, Istanbul) – Traduit du turc par Yaşar Avunç.