Lundi soir pour fêter en petit comité d’amateurs de belles bouteilles ses 30 ans , Anthony a décidé d’ouvrir 2 grandes bouteilles , Benoit , Stéphane et moi nous chargeant d’amener 1 Blanc sec et 1 Champagne .
1ère bouteille ouverte, le Champagne Selosse cuvée Substance , produite à hauteur de seulement 3000 bouteilles , cette solera , assemblage d’une vingtaine de millésime (voir commentaires sur l’étiquette en photo) est très recherchée .
Joli plop à l’ouverture, il y a beaucoup de gaz , les bulles sont très fines et très nombreuses, de véritables serpentins de bulles remontent à la surface !!
La couleur est évoluée , couleur paille voire même légèrement orangée.
Le 1er nez est sur la brioche cuite , les fruits confits , les raisins de corinthe.
En bouche , nous retrouvons ces arômes , encore frais c’est bon mais sans plus, vu le pédigrée de cette bouteille on en attends clairement autre chose , c’est à dire beaucoup plus .
L’aération ne lui est pas profitable , au contraire on arrive sur des arômes fermentaires, de levure, d’oxydation prématurée , la bouche manque de précision , c’est tout sauf aérien , cela manque d’éclat , d’énergie et de pureté .
Pour Stéphane , la bouteille est ouverte trop précocément , la bouteille dégorgée qu’en fin d’année dernière ne s’est pas remise du choc de l’embouteillage après 20 ans d’élevage.
Benoit qui en a déja dégusté plusieurs confirme la grande irrégularité de ce grand Champagne qui parfois dans ses meilleures prestations confine à la perfection ; dommage que cette représentation donnée n’en fasse pas partie.
Note plaisir 15/20
C’est au tour de sortir de son sommeil la seconde bouteille , la robe est vraiment claire, quasiment translucide sur les bords , cela en est même étonnant.
Le nez est très beurré , on a l’impression qu’une motte de beurre frais libérait ses saveurs au fonds de la carafe qui à servi de contenant pour ce vin durant 1 heure . C’est également noisetté , un soupçon de boisé fondu apparaît .
En bouche , on sent une belle puissance parfaitement maitrisée, toujours ces arômes beurrés mais aussi des fruits de la passions , c’est exotique clairement .
Benoit qui a amené cette bouteille n’en est pas très content , il lui reproche à raison un manque de lisibilité du terroir et un manque de rigidité et de minéralité.
De mon coté je défends ce vin car je lui trouve un coté flatteur mais élégant , du style d’un Meursault Charmes , et pas de véritable défaut technique si ce n’est qu’on ne se trouve pas à Meursault mais en Corton Charlemagne , il s’agit de Bonneau du Martray 2000 , le millésime chaleureux expliquant à mon avis ce manque de sensation minérale . Pas grand mais très plaisant , incontestablement.
Note plaisir 17/20
Annoncé avant notre venue , j’attendais cette première rencontre avec ce domaine mythique de la Romanée Conti avec grande impatience .
Je n’ai pas été déçu , c’est cette année ma plus belle bouteille en rouge avec le Leroy Combotte 2002 bu chez un autre ami , à Toulouse , ici.
La robe est troublée, la couleur hésite entre un rouge foncé et un marron peu engageant .
Le nez tout d’abord est torréfié, viandé , classieux et profond , tour à tour nous nous mettons à la fenêtre pour sentir le verre en extérieur , là il gagne en fraicheur , les notes de fraises écrasées surfissent ainsi qu’une touche végétale noble .Nous notons aussi un nez mentholé qui donne un complément de fraîcheur
En bouche, on garde cette complexité aromatique présente avec en fruits rouges également de la framboise .
Souple à l’attaque, les tannins s’expriment en milieu de bouche et sur la fin du verre se lisseront pour donner un côté plus sensuel à ce grand vin .
C’est une très très belle bouteille que cet Echezeaux 1996 , je le trouve à point aujourd’hui ,et remercie evidement Anthony pour nous avoir fait profiter de sa générosité .
Note plaisir 19/20
Pour terminer sur un autre grand vin , nous avons droit à un Yquem , le millésime étant à découvrir .
La couleur dans le verre est orangée , c’est clairement un Château d’Yquem plus tout jeune à découvrir .
Le nez est très engageant, il allie la fraîcheur , la complexité et la classe , on est dans l’orange confite, les épices , les raisins secs et les fruits exotiques mûrs .
Mis en bouche, c’est la longueur superbe et un très beau volume qui ressortent principalement .
Le bémol sur cette bouteille provient pour moi par un relatif manque d’équilibre , du à une grosse charge de la sucrosité , cela manque un poil de fraîcheur ; comme pour la cuvée Substance on attends de ces vins d’exception une émotion , un quelque chose justement d’exceptionnel .
Déçu par le 1980 et le 1989 , je le suis bien entendu beaucoup moins par ce millésime 1983 , je trouve ce Sauternes très bon , clairement mais il ne marquera pas ma mémoire .
Note plaisir 18/20 tout de même , et à nouveau Merci Anthony !!
Au final 1 vin vraiment superbe , l’Echezeaux 1996 , 2 vins très bons , Yquem 1983 et bonneau Martray 2000 et une déception Selosse Substance . Félicitations au tout jeune trentenaire , et merci également à Stéphane et Benoît pour leur amitié et sympathie .
Pour terminer cet article, une photo de Stéphane prêt à tout pour attaquer le Jéroboam qui sera bientôt ouvert ce Samedi…