Gran balan

de Christiane Taubira

Roman - 360 pages

Editions Plon - septembre 2020

Autour du procès de Kerma, qui risque de longues années de prison, il y a de nombreuses personnes de la société guyanaise actuelle. Il y a des jeunes qui se retrouvent souvent, et qui palabrent sur l'Histoire, et sur leur présent, en crainte de leur avenir.

Avec Christiane Taubira, je savais que je devais m'attendre à une plume fougueuse, flamboyante, érudite. C'est cela, des envolées lyriques empreintes d'un décor amazonien vif et coloré, de nombreuses évocations de figures ayant marqué l'Histoire de la Guyane, des anecdotes, des trajectoires qui tendent vers la libération d'un peuple.

Extrait :

"On aperçoit, leur faisant cortège, intensifiant le mouvement indiscipliné qu'insufflent les vagues et accentuant l'effet inopiné de ce ballet nautique, une demi-douzaine de lamantins bien gris bien ronds, remarquables par leurs têtes sans oreilles, leurs petits yeux à peine visibles, leurs queues larges, plates et horizontales, leurs nageoires en palettes au bout arrondi, sautant, bondissant, plongeant comme s'ils se pourléchaient déjà, végétariens résolus, des brassées de phyloplancton que cette agitation ramènera avec le reflux."

Bien sûr il y a les mots, des phrases parfois très longues, étirées, en équilibre, qui retombent, le lecteur à bout de souffle, toujours sur leurs pieds, avec élégance. Mais j'ai regretté de ne pas avoir eu le sentiment de lire un roman, une histoire, mais plutôt un essai, des pensées qu'elle met dans la bouche des ses personnages, leur faisant dire la Guyane, dire sa richesse, celle de ses peuples amazoniens, nègres marron (Bushinengués), créoles guyanais, migrants.

L'avis de Matatoune - Vagabondages autour de soi

L'avis de JMPhil - Des petits riens