L’imposteur

Publié le 18 mars 2021 par Paulo Lobo

Je suis là sans être là. Vous me voyez, vous ne me voyez pas. Je vise le soleil, je prends la lune. Je voudrais partir, je reste sur place.

Personne ne m’attend ailleurs, je n’ai aucun train à prendre, je me laisse 

Ligoté, mon cœur crie liberté.

C’est en tournant sur moi-même que je vois ce qui m’entoure. 

Je n’ai pas de mots assez précis pour exprimer ma sensation de vertige. 

Comme si je devais prendre l’ascenseur pour monter au 25e étage.

Comme si je devais marcher trois jours dans le désert, sous un soleil de plomb jamais avare de rayons.

Seul dans cet océan de sable, je sens mes pieds s’enfoncer, je sens ma tête flancher. 

Je sens mon être chavirer. 

Pas une seule petite goutte de pluie pour rafraîchir ma peau. Pas un seul chant d’oiseau pour alléger ma peine. 

Le jour bat son plein, le soleil écrase mon ombre, je ne chercherai plus midi à 14h.

J’écris, je ris, je chante, je pleure, je dessine, je rumine.

Personne ne m’attend là où je vais. 

Alors je n’y vais pas. 

Les années ont passé, je suis resté au même endroit, les yeux toujours rivés sur l’horizon, l’esprit toujours en quête d’évasion.

Les frontières se sont refermées sur moi, la force m’a manqué dans les bras, je suis resté.

J’ai marché dans la ville, observant les gens dans leur agitation, les liesses et les allégresses, les rires et les embrassades, de loin, curieux mais distant. 

L’étranger est un passager, sa place n’est jamais acquise, il s’excuse de déranger. 

Je cherchais mon masque, je n’en trouvais aucun qui m’aille, alors j’essayais de rester moi-même sans convaincre personne. 

Ni gueux ni roi, je n’étais ni l’un ni l’autre, ni moi ni un autre. 

Alors

La respiration telle une question sans fond