Quatrième de Couverture
Ingrid, l’aînée, aidée d’un mystérieux aide, découvre des secrets restés enfouis dans la bibliothèque où elle travaille.
Joanna Beauchamp et ses filles Ingrid et Freya vivent à North Hampton, à la pointe de l’île de Long Island. La ville, belle et brumeuse, semble comme figée dans le temps, et les trois femmes y mènent une vie en apparence paisible.
En réalité elles sont de puissantes sorcières. Joanna peut ressusciter les morts et guérir les blessures graves. Ingrid, passionnée de livres, prédit le futur et tisse des fils qui résolvent les problèmes d’infertilité et d’infidélité. Enfin Freya, la fille rebelle, possède les charmes et potions capables de guérir les peines de cœur.
Mais depuis des centaines d’années, les trois femmes n’ont pas le droit d’utiliser leurs pouvoirs. Jusqu’au jour où Freya, partagée entre deux frères séduisants, et prise dans un dangereux jeu de désir, met son secret en péril. Ingrid et Joanna connaissent le même dilemme, et les femmes de la famille Beauchamp comprennent qu’elles ne peuvent plus dissimuler leur nature profonde. Elles récupèrent leur baguette magique au grenier, nettoient leur balais et commencent à lancer des sorts sur les gens de la ville. Au départ plutôt des petits sorts simples et bienveillants. Mais des attaques violentes troublent bientôt North Hampton, et quand une jeune fille disparaît le week-end du 4 juillet, Joanna, Ingrid et Freya décident de découvrir qui et quelles forces maléfiques œuvrent contre elles.
Mon avis
Freya et Ingrid Beauchamp sont deux sœurs diamétralement opposées, à ceci près qu’elles sont ce qu’on pourrait appeler des sorcières : elles tissent des sorts, concoctent charmes et potions et sont poursuivis par un implacable destin qui semble sans cesse les rattraper. Elles sont en réalité des divinités nordiques piégées sur Terre, comme le reste de leur famille. Elles reviennent à la vie après leur mort, ne perdant ni leurs souvenirs, ni leurs pouvoirs. Quoi qu’il puisse leur arriver, leur passé divin n’est jamais bien loin.
J’avais regardé il y a quelques années la série Witches of East End dont le début était prometteur mais qui est vite partie en sucette : je ne suis jamais allée au bout de l’histoire. J’ai tout de même choisi de lire les bouquins en misant sur le mythe qui veut que les livres sont toujours mieux que leurs adaptations. Spoiler : ce n’est pas le cas ici.
La série avait eu la bonne idée de faire oublier à Freya et Ingrid leurs vies antérieures pour justifier leur naïveté mais ce n’est pas le cas dans les romans. C’est le gros point noir de cette saga : les deux sœurs ont tous leurs souvenirs et il devient difficile de rendre leur crédulité cohérente.
Freya et Ingrid sont coincées dans une abominable immaturité depuis des milliers d’années et n’apprennent jamais de leurs erreurs. Après tant de temps, il est difficile de suivre leurs aventures et de comprendre comment elles peuvent être si stupides. Leurs réactions sont incompréhensibles et on cherche encore la cohérence de leurs actes et leurs caractères quand on fait le bilan de leur vécu : ce sont des déesses après tout. Cette sensation colle à la peau tout au long des trois tomes : un jeune adulte peut être inconséquent dans ses actes et pensées en misant sur la naïveté, pas des êtres divins qui ont des milliers d’années dans un monde qui est le nôtre. Ce point aurait pu être intéressant si un parallèle avait été fait avec les mythes qui décrivent des dieux jaloux, mesquins et immatures mais non, ici, on essaie de nous faire croire que les personnages sont géniaux.
Malheureusement, les idées intéressantes de l’intrigue pâtissent de l’insipidité des personnages (Freya et Ingrid ne sont pas les seules à être creuses comme des radis) et la lecture en devient laborieuse.
L’univers avait du potentiel mais les personnages ne sont tristement jamais à la hauteur. Tous les êtres du panthéon nordique dépeints dans cette trilogie sont à pleurer. Il y a une telle dissonance entre leur nature et la platitude de leurs histoires au fil des tomes que suivre certaines micro-intrigues devient un calvaire. Et le dénouement final est à la hauteur des trois tomes, sans relief.
Ceci dit, cette lecture aura eu le mérite de mettre mon cerveau sur off, ce qui a au moins rempli une partie de mes attentes.
À lire uniquement pour déconnecter si on est capable de passer outre la disparition de la notion de cohérence.