Dans la vague montante de la FinTech verte, on ne compte plus les startups qui proposent de mesurer l'impact des dépenses réalisées et/ou de planter des arbres pour compenser les émissions de gaz à effet de serre, dont les retombées positives restent hypothétiques. Et puis il y a Diem, qui adopte une toute autre démarche, à la portée immédiate.
En matière de protection de l'environnement, la sensibilisation est une étape nécessaire mais non suffisante. Fournir aux citoyens un outil qui les informe et, parfois, les alerte sur leur empreinte carbone peut servir à éveiller les consciences mais ne les aidera guère à changer de comportement, surtout s'il s'accompagne d'une promesse de compensation fumeuse (sauf exception à confirmer) et, surtout, les dispensant d'engagement concret. Or le nœud du problème est bien là : comment stimuler le passage à l'action ?
La réponse de Diem consiste à oublier les approches trop généralistes, trop théoriques, trop ambitieuses peut-être, et à focaliser sa priorité sur un volet spécifique du sujet, volontairement étroit, ayant une résonance directe dans la vie quotidienne, autant du point de vue de sa dimension écologique que de ses conséquences financières, qui constituent de la sorte un puissant levier de motivation. En l'occurrence, la jeune pousse fait sa cible du gaspillage et de notre tendance à jeter ou délaisser les objets devenus superflus.
Loin d'être anecdotique, le phénomène, dans son incidence sur les équilibres des ressources de la planète, est comparable aux secteurs les plus fréquemment mis en exergue (énergie, transports…). À tel point qu'il a donné un nouvel élan au concept d'économie circulaire, dans lequel s'inscrit donc Diem. Son objectif est ainsi d'encourager ses clients à valoriser les produits qu'ils ont abandonnés et à leur offrir une seconde vie ou, plus exactement, un prolongement de leur existence utilitaire.
En pratique, la néo-banque ajoute à son application mobile – destinée, classiquement, à piloter le compte courant et la carte de paiement qui forment la base de sa solution – un module original de revente d'objets. Grâce à celui-ci, le consommateur fait estimer les vêtements, les livres, les gadgets électroniques… qui dorment au fond de ses armoires et, s'il le souhaite, les convertit instantanément et (presque) sans efforts en liquidités, tout en étant assuré qu'ils seront remis en circulation sur le marché de l'occasion.
En arrière-plan, Diem déploie un dispositif extraordinairement complet afin de maximiser son efficacité. En amont, les articles soumis sont évalués par des algorithmes intelligents qui cherchent les plates-formes d'enchères sur lesquelles ils sont susceptibles d'obtenir le meilleur prix. Le détail a son importance puisque le modèle économique de l'entreprise repose sur la marge qu'elle retient lors de la revente.
D'autre part, un accent particulier est placé sur l'expérience utilisateur, dans le but de réduire les frictions habituelles de l'économie circulaire. Par exemple, la génération d'un pli pré-affranchi depuis l'application facilite les démarches d'expédition tandis qu'une option de règlement instantané, dès confirmation de la cession et avant l'envoi du colis (à réaliser sous 24 heures), représentera une forte incitation pour les plus sceptiques.
Alors que les défis environnementaux commencent à prendre l'ampleur qu'ils méritent dans l'espace public et après l'émergence d'initiatives qui, bien que lancées (la plupart du temps) avec conviction et sincérité, relèvent souvent plus des paillettes que de la transformation souhaitée, il est rassurant de voir enfin naître et se développer des idées innovantes, axées sur l'action opérationnelle, aux résultats tangibles, potentiellement mesurables. Diem en a imaginé une, il en reste beaucoup d'autres à faire éclore…