On ne va pas se mentir : la course au vaccin c’est un peu le bordel.
Je fais partie des gens qui VEULENT se faire vacciner.
Mais, il y a les prioritaires. Et - c’est peut-être tant mieux - on découvre assez vite, qu’on n’est pas assez ceci, trop cela. Bref qu’on n’est pas totalement éligible.
D’un côté, c’est rassurant : de constater que l’on n’a pas trop de comorbidités.
De l’autre, on se met à regretter qu’il n’y ait pas des doses attribuées aux volontaires.
On remonte la piste du médecin traitant : réponse, bof.
Puis, la piste de celle qui a une amie qui a un ami qui s’est fait vacciner en accompagnant une personne qui se faisait vacciner, et qui a pu profiter de doses restantes et non attribuées en fin de journée de vaccination. Après vérification : beaucoup plus compliquée que prévue.
Enfin, la piste du pharmacien. Puisque l’on annonce l’arrivée de doses dans les officines.
Alors on va voir son pharmacien. Il a déjà reçu 10 doses. Peut-être parce qu’il est dans un quartier populaire (oui, mon quartier, ce n’est pas Neuilly, Auteuil, Passy, mais Château-Rouge, Goutte d’Or, Barbès). Il m’inscrit sur une liste d’attente. Ça se passera dans son officine dimanche. Le jour dit, on se pointe. Et là surprise : Sur 10 personnes inscrites, 6 font faux bond : « je ne sais pas » « je vais attendre un peu » « Avec tout ce qu’on raconte ».
Tant pis pour elles, hop, une petite piqure, pour être franc, je n’ai rien senti et eurêka, alléluia, c’est comme si on avait réussi son bac ou son permis de conduire : Libéré !
C’est peu de dire que le pharmacien et le médecin qui s’étaient mobilisés un dimanche pour vacciner, étaient un peu amers. Les 10 doses contenues dans un flacon doivent être utilisées dans les 2 jours. Sinon, c’est perdu.
Et là, on se pince (ce qui fait plus mal que la piqûre du vaccin).
Au lieu de s’émerveiller devant les formidables progrès de la science, ce qui ne peut que rendre optimiste pour l’avenir, au lieu de profiter de ce qui semble être LA solution pour un retour rapide à une vie normale, et qui en plus est gratuit, en tout cas, chez nous en France, on fait les fines bouches. « Je ne sais pas » « Je me tâte ».
On se fout à poil pour évoquer la situation du monde du spectacle fermé donc sinistré depuis un an (on devrait aussi parler de la situation des commerçants, des indépendants, des restaurateurs et hôteliers, etc…). Dommage qu’on n’en profite pas pour appeler à la vaccination.