L'Angleterre et la Grèce sont en pourparlers. Au début du XIX e siècle, lord Elgin a sauvé de l'abandon et de la destruction des sculptures en marbre du Parthénon. Le British Muséum les lui avaient acquises en bonne et due forme quelques années après.
Trois siècles plus tard, le document original du firman délivré à lord Elgin est retrouvé. Contrairement à la traduction anglaise il ne l'autorise pas à dégager et à emporter des pierres du Parthénon en ruine, mais à les manipuler pour en faire relevés et dessins.
C'est à ce moment-là que la tombe du grand sculpteur du Parthénon, Phidias, est retrouvée fortuitement à Olympie par le directeur des recherches archéologiques du lieu. Cette information change les données pour le conseil d'administration du British Muséum.
Le roi George VII autorise le directeur du MI6 à organiser le rapt des restes de Phidias afin de le faire revivre. Le Prix Nobel de médecine, Sir Bruce Modersohn, a déjà réussi à recréer un organisme vivant en reconstituant le génome complet d'un animal disparu.
Il s'agit d'obtenir que Phidias ressuscité sculpte des oeuvres antiques dans leur fraîcheur originelle . Encore faut-il que, si Le retour de Phidias se passe bien biologiquement, il recouvre sa mémoire antique et qu'il redevienne un des plus grands génies de l'humanité.
Cette prouesse médicale, humaine et artistique permettrait d'avoir un avantage incontestable dans les négociations de l'Angleterre avec la Grèce. Toutes les parties prenantes à l'opération s'engagent à la garder secrète jusqu'au moment qui sera jugé opportun.
Le projet est donc mis à exécution. Mais les choses ne se déroulent pas tout à fait comme prévu. Les commanditaires, qu'il soient scientifiques ou politiques, ont effet omis un élément décisif dans sa mise en oeuvre: il ne s'agit pas d'un objet mais d'un être humain.
Un être humain n'est pas malléable à volonté. Il est en grande partie imprévisible. Certes c'est un être doué de raison, mais il peut éprouver des sentiments. À supposer que sa mémoire antique soit conservée, au cours de sa renaissance il peut en acquérir une autre.
Présenté par Julien Burgonde comme un manuscrit anonyme rédigé en anglais et traduit en français, cette tragédie romanesque en huit actes est le récit d'une expérience génétique, un thriller, un roman d'amour, un rappel d'histoire de l'art et de la mythologie grecque.
Bien que ce pavé soit impressionnant par son poids et son épaisseur, il ne doit pas rebuter le lecteur parce qu'il est passionnant, instructif et qu'il pose des questions existentielles. Comment ne pas penser, par exemple, à ce que disait Rabelais dans son Pantagruel:
Science sans conscience n'est que ruine de l'âme.
Francis Richard
Le retour de Phidias, Julien Burgonde, 738 pages, Plaisir de Lire