Lislore Ngoueni 23 ans enceinte, était une habituée des violences physiques. Elle laisse deux fillettes âgées de 3 ans et 1 an et demi.
Le drame s’est produit le 9 mars à Bametouo, un village du groupement Bamessingue dans les Bamboutos ( région de l’Ouest). Les deux orphelines malgré leurs petits âges, sont inconsolables. L’une des enfants a vécu la scène odieuse. La fillette de 3 ans, est celle qui donne naïvement l’origine de la mort de sa maman. Sans cesse, elle raconte en langue ce qui s’est passé cette nuit-là. « Mama est morte, on l’a enterrée derrière la maison. Papa l’a tapée jusqu’à elle ne parlait plus », explique l’enfant, lorsqu’on lui demande où est passé sa mère. C’est donc de cette fillette que la famille apprend que la jeune femme enceinte est morte à la suite d’une bagarre. Une scène de violence survenue autour d’une bière.
« Ma petite fille raconte que cet homme a bu la bière. Quand il a posé le reste sur la table, sa mère a aussi bu et les problèmes ont commencé. Ils ont bagarré et sa mère pleurait jusqu’à un moment elle s’est calmée et l’homme a dit à l’enfant que sa mère est morte et lui a demandé d’aller se coucher », relate Fidèle Nouguele Soh , le père de la défunte. Lorsque Lislore décède, aux environs de 22h, son compagnon, tente de camoufler les circonstances de ce décès. C’est d’ailleurs le lendemain matin autour de 5 h qu’il interpelle un membre du comité de vigilance du quartier et lui annonce qu’il a trouvé sa femme morte dans la nuit.
« On m’a annoncé que ma fille est morte, je leur ai demandé si elle était malade et on me dit non. Quand j’arrive là-bas, cet homme qui l’a tuée est seul dans la cour avec sa mère et mon enfant couchée raide dans la maison », martèle Fidèle Soh. C’est ainsi qu’après avoir informé la brigade de gendarmerie de sa localité, il a pris le cadavre de sa fille pour l’inhumation. Avec l’aide d’un médecin, ils ont opéré la défunte pour retirer le corps du fœtus de 7 mois.
Lislore vivait en concubinage…
Elle avait quitté la maison familiale il y a environ 3 ans pour vivre maritalement avec son compagnon, le présumé assassin. « Ma fille avait fui la maison pour aller vivre avec lui. Il ne s’est jamais présenté quand ils ont fait un enfant et il l’a tuée avec l’autre dans le ventre. Quand ma fille allait le rejoindre, elle avait déjà sa première, âgée d’à peine 1 an » raconte le père de la défunte. Tuée le 9 mars dernier, la jeune femme et son foetus de 7 mois ont été inhumés séparément, le lendemain derrière la maison du papa de la défunte.
Le compagnon criminel est un redoutable marabout du village
Il sème parfois la terreur dans le village. Il a passé environ 3 ans de vie maritale avec sa victime et pendant ces années, elle était régulièrement violentée. Gilbert Kouang est reconnu violent. C’est un marabout qui use de son pouvoir mystique pour intimider les habitants du village Bametouo. Certains témoins estiment qu’il a tué sa compagne pour ses rites obscurs.
« C’est un criminel. Cette bière était sûrement conditionnée, et il fallait tuer sa femme pour remplacer. Il est très violent, tellement on a peur de lui. C’est lui qui fait l’autopsie sur les cadavres au village. Avec ses frères, il n’y a pas d’entente, il les tape et chasse d’autres de leur concession familiale », nous affirme Marie, une voisine.
Gilbert Kouang était à sa deuxième vie maritale. La première femme a quitté le foyer à l’arrivée de Lislore, la défunte. D’après nos sources, cette première dame partie avec un enfant, a quitté cet homme parce qu’elle en avait marre de la violence et des pratiques obscures de ce marabout.
La famille compte déposer une plainte…
Le présumé assassin a été interpellé et séjourne depuis mercredi dans les locaux de la brigade de gendarmerie de Babajou, un arrondissement du département des Bamboutos.