Titre : Les vieux fourneaux, T6 : L’oreille bouchée
Scénariste : Wilfrid Lupano
Dessinateur : Paul Cauuet
Parution : Novembre 2020
Les Vieux Fourneaux est une série qui est en passe de devenir culte dans l’univers du neuvième art. Le trio de vieux né de la collaboration de Wilfrid Lupano et Paul Cauuet est à la fois attachant et hilarant. Chaque nouvel épisode est un condensé de bonheur pour le lecteur. C’est donc avec enthousiasme que je me suis plongé dans le sixième opus intitulé L’oreille bouchée.
L’écriture des dialogues est un bijou.
Antoine et Pierrot sont invités par Emile à se rendre en Guyanne. Alors que le premier est enthousiaste à l’idée de partir à l’aventure, le second râle de devoir quitter son quotidien citadin sans savoir où les mène ce voyage. Il faut dire qu’à peine arrivés sur place, l’adaptation ne va être simple pour tout le monde et les surprises vont être nombreuses…
Cet album est drôle. Comme les précédents épisodes contant les aventures des trois amis, j’ai très souvent ri. Les situations, les dialogues, les personnages… L’humour utilise tous les supports pour chatouiller nos zygomatiques. Cela fait de cette lecture un concentré de bonheur et de joie. Les héros sont attachants avec leurs caractères différents. L’écriture des dialogues est un bijou. Les gags sont hilarants car à la fois surprenants et crédibles. Bref, du grand art !
L’histoire se centre autour du massacre de la forêt en Guyane du fait de la quête de l’or. Le ton écologique est subtilement dosé et ne tombe jamais dans l’excès. Ce dosage est particulièrement remarquable que je suis particulièrement sensible aux donneurs de leçon. Ce n’est ici jamais le cas. Le message est sérieux et important mais à aucun moment culpabilisant pour le lecteur. Il nous fait réfléchir tout enrobant le discours de bons sentiments chaleureux et agréables. Il s’agit d’ailleurs d’un talent que les auteurs avaient déjà exploités lors des tomes précédents sur d’autres thématiques.
L’histoire est dense. Il n’y a aucun temps mort. Les événements s’enchainent à un rythme soutenu. Pierrot va de surprise en surprise et nous permet ainsi de profiter pleinement de son mauvais caractère ! C’est drôle et touchant. Cet album est un concentré de bonheur et de joie. C’est un vrai plaisir de suivre la ballade au beau milieu de la forêt amazonienne de ces septuagénaires charismatiques !
Le travail sur les dessins de Paul Cauuet est toujours remarquable. La qualité des illustrations est excellente sur tous les points. Les décors sont réalistes et plein de détails. Ils intensifient l’immersion sensorielle dans l’histoire. De plus, les personnages sont particulièrement expressifs, condition nécessaire à la prise d’ampleur maximale des moments drôles. J’ajouterai que les couleurs de Jérôme Maffre subliment l’ensemble avec talent.
Pour conclure, ce nouvel opus entretient mon affection pour Les vieux fourneaux. J’ai retrouvé le trio avec plaisir comme si je les avais quittés la veille. Il est rare qu’une série arrive à conserver une qualité aussi élevée de manière constante. Pour cela, je félicite leurs auteurs et encourage tout le monde à partir à la rencontre de ces petits vieux pas comme les autres…